Protéger l’environnement exige désormais de mobiliser la justice. Lors d’une rencontre à l’École Supérieure de la Magistrature, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, a mis en avant le rôle essentiel de la justice dans la lutte contre les dégradations environnementales. Cette collaboration a pour objectif de protéger la santé humaine ainsi que celle des écosystèmes.
Par Chaimaa Sadou
Kaouter Krikou, ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, a rappelé l’importance d’assurer l’équité dans les actions menées en matière environnementale. Lors d’une rencontre organisée mardi 2 décembre à l’École supérieure de la magistrature de Tipasa avec des magistrats en formation, elle a insisté sur la nécessité de combattre les délits environnementaux, soulignant leurs effets immédiats sur la santé publique.
Elle a précisé que cette mission exige souvent une collaboration étroite avec des spécialistes et des experts du domaine. C’est dans cette perspective que son département renforce sa coopération avec le ministère de la Justice. L’objectif est clair : prévenir et sanctionner les infractions environnementales afin de protéger la population, préserver les écosystèmes et respecter les engagements internationaux de l’Algérie.
Cette stratégie est déjà mise en œuvre sur le terrain. Plus de 282 inspecteurs de l’environnement sont désormais mobilisés. Leur rôle consiste à travailler avec les autorités locales et les services de sécurité pour détecter, constater et qualifier les infractions avant leur transmission à la justice. La ministre a également souligné la détermination de son département à appliquer toutes les mesures préventives prévues par la loi, notamment à travers une formation spécialisée dispensée à ces inspecteurs à l’échelle nationale.
De son côté, Abdelkrim Djaadi, directeur de l’École supérieure de la magistrature, a exprimé son soutien à cette démarche. Il a rappelé que l’Algérie s’est dotée d’un arsenal juridique complet, conforme aux accords internationaux, en particulier ceux relatifs à la lutte contre la désertification et à la conservation de la biodiversité. Il a également affirmé que le pays adopte une approche intégrée fondée sur la prévention, le contrôle et la sanction. Cette journée constitue ainsi une occasion précieuse pour les magistrats en formation de renforcer leurs connaissances sur les enjeux environnementaux, essentiels pour un développement durable.
Les travaux ont débouché sur plusieurs recommandations majeures, notamment l’intégration systématique d’experts environnementaux dans les procédures judiciaires, ainsi que la création d’un programme de formation destiné aux magistrats et axé sur la protection de la biodiversité et des espaces protégés. Le renforcement de la coordination entre les deux secteurs apparaît indispensable pour garantir l’efficacité de cette coopération.
Cette collaboration inédite entre l’appareil judiciaire et les acteurs de la protection de l’environnement marque une étape déterminante. En faisant du droit un véritable rempart au service de la nature, l’Algérie se dote d’un outil essentiel pour préserver son patrimoine écologique et tenir la promesse d’un avenir durable pour les générations futures.
C.S
