Un juge espagnol, qui avait initialement classé l’enquête sur l’usage du logiciel d’espionnage Pegasus contre des membres du gouvernement espagnol, a repris les investigations suite à la réception de documents des autorités judiciaires françaises. Ces documents proviennent d’une enquête en France démarrée en 2021 sur le piratage de téléphones de diverses personnalités publiques françaises via Pegasus. Le juge espère que l’analyse comparative des informations techniques recueillies en France et en Espagne pourrait élucider l’origine du piratage. Initialement, l’enquête espagnole avait été lancée en 2022 après la découverte que les téléphones du Premier ministre espagnol et de trois ministres avaient été compromis. Cependant, face à l’absence de coopération de la part de NSO Group, l’entreprise israélienne qui a développé Pegasus, le juge avait temporairement suspendu l’enquête. Les conclusions d’une commission d’enquête du Parlement européen en juin dernier ont renforcé les soupçons d’implication du régime marocain dans l’espionnage, en particulier durant une période de tension diplomatique entre l’Espagne et le Maroc concernant le Sahara occidental. Ce contexte a suscité des théories sur un éventuel chantage du Maroc. En parallèle, en novembre 2022, une employée marocaine de l’Unesco a été licenciée suite à ses liens présumés avec les services de renseignements marocains, en relation avec les tentatives d’étouffer l’affaire Pegasus. Cette affaire d’espionnage, révélée initialement par une collaboration internationale de médias en juillet 2021, a exposé l’utilisation par le Maroc, entre autres, du logiciel Pegasus, qui permet un accès complet aux dispositifs infiltrés.
T.A.A/APS