La RD du Congo vit ses pires moments / Conflits armés et épidémies lot quotidien des habitants

 

 

Vendredi dernier, la cellule congolaise de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une épidémie majeure de choléra dans la province du Nord-Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une région en proie à un conflit armé persistant.

Par Sirine Souaber

Selon l’OMS, le choléra est une maladie endémique dans l’est de la RDC, touchant notamment les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika et de l’Ituri, avec des cas signalés tout au long de l’année. En janvier 2025, le pays a enregistré plus de 600 cas de choléra, dont 14 décès.

Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë, strictement humaine, causée par la bactérie Vibrio cholerae des sérogroupes O1 et, plus rarement, O139. Cette infection se transmet principalement par contact direct avec des malades (via des mains sales, des toilettes ou des pratiques mortuaires) ou, plus fréquemment, par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des déjections de personnes infectées. Les pays en développement, les zones de guerre où les infrastructures sont détruites et les régions frappées par des catastrophes naturelles (inondations, ouragans, etc.) sont particulièrement vulnérables à cette maladie.

La semaine dernière, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont pris le contrôle de Goma, la capitale du Nord-Kivu, privant les habitants d’électricité et les contraignant à utiliser l’eau du lac Kivu. L’OMS avait déjà averti que cette pratique augmentait considérablement le risque de propagation du choléra. Le M23, un groupe armé actif dans le Nord-Kivu, a été créé le 6 mai 2012 par d’anciens officiers des Forces armées de la RDC (FARDC) en rébellion contre le gouvernement congolais.

Outre le choléra, l’est de la RDC est confronté à plusieurs autres maladies infectieuses, notamment le paludisme, la rougeole, la méningite, la variole simienne (mpox) et la tuberculose. Ces maladies représentent une menace majeure pour la santé publique dans la région. Lors des récents combats à Goma, plus de 128 personnes atteintes de variole sur les 143 hospitalisées ont quitté les hôpitaux, compliquant les efforts de contrôle de l’épidémie.

Après une interruption de dix jours, les équipes de l’OMS ont repris les campagnes de vaccination contre la variole dans le Nord-Kivu mercredi dernier, le 5 février. Cependant, les services de santé destinés aux personnes déplacées et aux réfugiés dans l’est de la RDC restent dans un état critique.

L’OMS a également indiqué que sur les 2 millions d’habitants de Goma, plus de 700 000 sont des personnes déplacées ayant fui d’autres parties du Nord-Kivu depuis le début du mois de janvier. Fin janvier, de nombreux habitants ont quitté la ville à la recherche de zones plus sûres, mais leur santé reste gravement menacée.

Parallèlement, les rebelles du M23, après avoir pris le contrôle de Goma, ont établi une “administration régionale” pour le Nord-Kivu, dirigée par un “gouverneur” nommé par le groupe armé. Cette situation instable aggrave les défis humanitaires et sanitaires dans une région déjà fragilisée par des années de conflit et de crises répétées.

S.S

 

 

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Next Post

Lutte contre la grippe aviaire au Royaume-Uni / Interdiction des rassemblements de volailles en Angleterre pour endiguer la propagation

dim Fév 9 , 2025
    Vendredi dernier, la Grande-Bretagne a interdit les marchés et les foires aux volailles en Angleterre. Tous les événements où ces volailles peuvent se rassembler sont également prohibés. Cette décision a été prise pour lutter contre la propagation des cas de grippe aviaire. En effet, 29 foyers de grippe […]

ENTRE NOUS

Quotidien national d’information

Edité par EURL Rocher du Faucon

Directeur de Publication: Nasser MOUZAOUI

Adresse: Maison de la presse, 1, rue Bachir Attar, Place du 1er Mai, Alger-Algérie.

E.MAIL: entrenousdz2020@gmail.com