Histoire africaine / Les Amazones du royaume de Dahomey

Les Amazones ont largement aidé au rayonnement du Royaume du Dahomey sur le territoire actuel du Bénin.

 

 

Par  Doulaye Konaté

 

Le Dahomey était l’un des plus puissants anciens royaumes africains où quinze rois se sont succédé, mais il n’y a guère de traces de femmes dans les manuscrits royaux. Pourtant, les femmes se sont distinguées à plusieurs reprises, et une femme a même régné sur le royaume.

 

 

Qui était la première Amazone ?

 

D’après l’historien Bienvenu Akoha, il s’agirait de TassiHangbé, fille du roi Houégbadja, fondateur du royaume de Dahomey, et sœur jumelle du roi Akaba. En 1708, à la mort de ce dernier des suites d’une maladie, c’est elle qui prendra la tête du commandement militaire, sans que l’armée ne soit au courant. Ce n’est qu’au retour de ses campagnes militaires qu’elle a été publiquement proclamée reine du Dahomey.

Quel a été son impact au cours de son règne ?

 

Bien qu’elle n’ait régné que trois ans, TassiHangbé a eu suffisamment de temps pour mettre en valeur les femmes, en décidant qu’elles aussi devaient aller à la chasse ou encore pratiquer l’élevage, activités jusque-là réservées aux hommes. Elle développa également l’agriculture et fit en sorte que l’eau potable soit gratuite pour tous ses sujets.

 

Comment les Amazones se sont-elles illustrées ?

 

Ayant rapidement compris qu’on ne la laisserait pas agir à sa guise, TassiHangbé se constitua une garde rapprochée composée des meilleures guerrières. Ces Amazones, connues sous le nom d’Agoodjié en fon (c’est-à dire le dernier rempart avant d’atteindre le roi) étaient recrutées et formées dès leur plus jeune âge. Très bien entraînées, elles savaient se montrer bien plus efficaces que les hommes. Lors des pillages, elles se montraient sans pitié, allant même jusqu’à décapiter tout personne qui leur résistait. Quelques années après TassiHangbé, le roi Guezo (1818-1858) régna sur le Dahomey, et comprit rapidement l’avantage qu’il pouvait avoir en ayant les Amazones à ses côtés : avec la légendaire Seh-Dong Hong Beh à leur tête. Les Amazones lui ramenaient des prisonniers, qu’il se chargeait de livrer à un marchand d’esclaves originaire du Brésil, en échange de fusils, de poudre à canon, de tabac et d’alcool. Un trafic lucratif qui a permis au royaume du Dahomey de consolider sa puissance.

 

Que reste-t-il des Amazones aujourd’hui ?

 

En 1882, le roi Béhanzin, soucieux de protéger ses droits commerciaux, entra en guerre contre la France. Les Amazones ne purent rien faire contre l’armée française, qui était beaucoup mieux équipée, et durent s’incliner, non sans avoir subi d’énormes pertes. Malgré les crimes qu’elles ont pu commettre, les Amazones restent un symbole de l’émancipation féminine.

Et après avoir été ignorées pendant des années, les voici petit à petit réhabilités : à Abomey, ancienne capitale du royaume du Dahomey, TassiHangbé va avoir un musée en son honneur. En attendant, elle est célébrée par sa descendance au cours de cérémonies festives mêlant danses et chants.

 

D.K

 

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