Un rassemblement de solidarité avec les professionnels des médias palestiniens s’est tenu lundi à la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Cette action visait à condamner l’assassinat de 238 journalistes dans la bande de Ghaza depuis octobre 2023, un acte qualifié de violation flagrante des conventions et normes internationales.
Par Youcef Hamidi
Dans son intervention, le président de l’Organisation nationale des journalistes algériens (ONJA), Slimane Abdouche, a rappelé que ce sit-in répondait au dernier massacre commis à Ghaza, où six journalistes ont été tués par l’armée d’occupation. Parmi eux figuraient deux correspondants d’Al Jazeera, Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, les cameramen Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal, ainsi que les journalistes Moamen Aliwa et Mohammed Al-Khaldi.
Ces nouvelles victimes viennent allonger la liste des « martyrs de la vérité », portant à 238 le nombre de journalistes et hommes de médias palestiniens assassinés depuis le début de l’agression, a-t-il souligné. Pour Abdouche, ces chiffres effroyables illustrent une offensive systématique visant la presse palestinienne et internationale.
Il a dénoncé des crimes de guerre avérés, appelant à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante et à la poursuite judiciaire des responsables. Abdouche a par ailleurs fustigé le silence de la communauté internationale et des organisations onusiennes, qu’il considère comme une forme de complicité qui nie les principes de justice et de liberté. Il a exhorté les journalistes libres à travers le monde à unir leurs voix pour dénoncer ces exactions, exiger l’accès des médias internationaux à Ghaza et dévoiler les crimes de l’occupation.
S’exprimant au nom de la presse palestinienne, Azzedine Al-Rantissi a affirmé que les journalistes palestiniens sont la cible d’une campagne méthodique destinée à faire taire la vérité et à dissimuler les traces du génocide en cours. Il a rappelé que l’attaque contre une tente de journalistes la semaine passée s’inscrit dans une série d’assassinats prémédités qui, depuis le début du conflit, ont coûté la vie à 238 journalistes et affecté leurs familles.
Al-Rantissi a également fait état de plus de 420 journalistes blessés, dont certains souffrent désormais de handicaps permanents ou d’amputations, et de 48 autres actuellement détenus dans des conditions qualifiées d’inhumaines. Les forces d’occupation sionistes, a-t-il ajouté, ont bombardé des sièges de médias, détruit du matériel professionnel et visé des véhicules de presse, en contradiction totale avec les conventions internationales qui garantissent la protection des journalistes.
Malgré ces attaques, il a souligné la détermination des journalistes palestiniens à poursuivre leur mission, quitte à en payer le prix de leur sang. Selon lui, leur plume et leur caméra demeurent des armes face à la machine de guerre sioniste pour mettre à jour les crimes commis et les exposer au regard du monde.
Enfin, Al-Rantissi a plaidé pour la constitution d’un front médiatique arabe unifié, capable de contrer la désinformation et de dénoncer les crimes de l’occupation. Il a appelé les syndicats et instances internationales à assumer leurs responsabilités juridiques et morales dans la protection des journalistes palestiniens, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre l’occupation devant la Cour pénale internationale afin d’obtenir justice.
Y.H
