Droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental / Rapport du Département d’Etat US souligne de multiples violations observées en 2023

 

 

Un rapport récent du Département d’État américain décrit une situation préoccupante concernant les droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental occupé, soulignant de multiples violations observées en 2023.Le rapport critique sévèrement les autorités marocaines pour une gamme de violations des droits de l’homme, y compris la torture en détention, ainsi que des traitements cruels et dégradants infligés par les forces de sécurité, en particulier aux manifestants indépendantistes sahraouis. Il indique que tout au long de l’année 2023, les autorités marocaines ont restreint les libertés d’expression, de réunion et d’association, emprisonné des journalistes et des militants des droits de l’homme, et utilisé des tactiques d’intimidation, de harcèlement et de répression contre des manifestants pacifiques. De plus, la torture a été utilisée pour extorquer des aveux. Des informations de mauvais traitements en détention ont été signalées à des institutions gouvernementales et des ONG. Le ministère public a reçu des plaintes de torture et de violence excessive. Par ailleurs, le rapport note des traitements dégradants par les forces de sécurité envers des manifestants sahraouis et déplore le rejet systématique des plaintes concernant les abus au Sahara occidental. Le rapport critique également le manque de transparence des enquêtes sur les abus des forces de sécurité, mentionnant des retards et obstacles qui favorisent l’impunité. Il relève aussi que certaines arrestations se font sans mandat et que des procès sont politisés, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental et la monarchie. Selon le rapport, la corruption et l’influence extrajudiciaire menacent l’indépendance de la justice, et certaines affaires judiciaires médiatisées manquent de garanties pour un procès équitable. Amnesty International et Transparency International ont signalé des restrictions continues et arbitraires sur les droits à la liberté de réunion et d’association, particulièrement pour les partisans de l’indépendance du Sahara occidental. Le rapport mentionne également que les demandes de permis pour des manifestations ont diminué, car elles sont rarement accordées par la police. Il note aussi que le Haut-commissaire des droits de l’Homme de l’ONU n’a pas été autorisé à visiter le Sahara occidental pour la huitième année consécutive, et que le Maroc n’a pas émis d’invitations permanentes aux mandataires des procédures spéciales de l’ONU, continuant à ignorer ou reporter les demandes de visite. Ce rapport énumère plusieurs violations de la liberté d’expression et de la presse, incluant des arrestations de journalistes et des condamnations à des peines de prison, en plus de l’utilisation de lois antiterroristes pour cibler ceux exprimant des opinions divergentes. Il mentionne spécifiquement le cas de Saïd Boukioud, qui a été condamné à cinq ans de prison pour avoir critiqué sur Facebook la décision du roi de normaliser les relations avec Israël. Le document se base sur des données fournies par des organisations nationales et internationales, telles qu’Amnesty International, qui critiquent les poursuites judiciaires contre les journalistes et l’usage de lois sur la diffamation par le régime marocain pour limiter l’activité des groupes de défense des droits humains et des médias. Le rapport met en avant les affirmations d’ONG, y compris l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), et d’autres organisations sahraouies, selon lesquelles le gouvernement emprisonne des individus pour leurs opinions ou activités politiques sous de fausses accusations, incluant des cas d’espionnage et d’agression sexuelle. Il cite les journalistes Soulaimane  Raissouni, Omar Radi et Imad Stitou, ainsi que l’avocat et militant des droits de l’homme Mohamed Ziane. Amnesty International et Human Rights Watch ont également rapporté de nombreux cas de restriction de la liberté d’expression. Le gouvernement marocain a instauré des procédures strictes limitant les interactions des journalistes avec les ONG et les militants politiques, exigeant des journalistes étrangers qu’ils obtiennent une autorisation préalable du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, qui n’était pas toujours accordée. Le rapport rappelle l’expulsion des journalistes français Quentin Müller et Thérèse Di Campo après leur arrestation à Casablanca. En outre, le rapport dénonce l’usage de menaces, de harcèlement et de surveillance par les autorités marocaines, incluant l’emploi généralisé de logiciels espions et de technologies de surveillance. En mars 2023, six militants marocains ciblés par le logiciel espion Pegasus ont rejoint une action collective en justice en Californie contre NSO Group, le fabricant du logiciel. Le rapport pointe aussi les atteintes à la liberté de circulation, illustrées par le cas d’Abdellatif el-Hamamouchi, empêché de se rendre à une conférence universitaire à Sarajevo, et de Maati Monjib, sous le coup d’une interdiction de voyager. Asmae Moussaoui, épouse du journaliste incarcéré Taoufik Bouachrine, s’est vue confisquer son passeport et interdire de quitter le Maroc. Par ailleurs, le rapport note que les régions les plus défavorisées, notamment la région rurale du Moyen Atlas, majoritairement amazighe, présentent des taux d’analphabétisme supérieurs à la moyenne nationale et un manque de services gouvernementaux de base. Pour conclure, il indique que des rapports récurrents signalent une corruption généralisée au sein du gouvernement, avec 72 % des citoyens estimant que la corruption est répandue dans les institutions et agences étatiques.

 

 

T.A.A

 

 

 

 

 

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