La 30e conférence des parties sur le climat (COP30) s’ouvrira le 10 novembre prochain à Belém, au Brésil. A quelques jours de ce rendez-vous mondial, les appels se multiplient pour renforcer l’action climatique, dans un contexte marqué par des avancées encourageantes mais encore insuffisantes.
Par Rihab Taleb
Le dernier rapport du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), publié le mardi 28 octobre, dresse un constat mitigé des efforts entrepris par les États signataires de l’Accord de Paris. Ce document analyse les contributions déterminées au niveau national (CDN) soumises entre le 1er janvier 2024 et le 30 septembre 2025 par 64 pays, représentant environ 30 % des émissions mondiales en 2029.
Si les auteurs reconnaissent que cet échantillon demeure trop restreint pour permettre des conclusions globales, ils estiment néanmoins qu’une diminution des émissions mondiales de gaz à effet de serre pourrait être envisageable d’ici 2035. Dans le scénario où les plans annoncés seraient pleinement appliqués, les rejets pourraient reculer d’environ 10 % par rapport aux niveaux de 1990.
C’est la première fois que le CCNUCC anticipe une baisse potentielle des émissions mondiales, dont la concentration dans l’atmosphère n’a cessé de croître depuis trois décennies. Le rapport souligne également une amélioration notable de la qualité et de la fiabilité des CDN.
D’après le document, 89 % des pays fixent désormais des objectifs couvrant l’ensemble de leur économie, tandis que près de 73 % intègrent des mesures d’adaptation et de résilience face aux impacts du changement climatique.
Cependant, ces avancées demeurent insuffisantes pour atteindre les ambitions de l’Accord de Paris, qui visent à limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C, voire à 1,5 °C, par rapport aux niveaux préindustriels. Pour respecter ces trajectoires, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient être réduites de 49 % à 77 % d’ici 2035 par rapport à leur niveau de 2019 pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, et de 22 % à 55 % pour celui de 2 °C.
Ce rapport accentue la pression sur les 196 États attendus à Belém (Brésil) du 10 au 21 novembre, à l’occasion de la 30e Conférence des parties (COP30). Ces derniers mois, le gouvernement brésilien, hôte du sommet, ainsi que de nombreuses organisations de la société civile, ont multiplié les appels en faveur d’engagements concrets et ambitieux.
Le sommet se tiendra dans un contexte géopolitique tendu, marqué notamment par le retrait des États-Unis — deuxième émetteur mondial derrière la Chine — de l’Accord de Paris.
La COP30 constituera donc un moment déterminant pour mesurer la volonté réelle des États à infléchir la trajectoire climatique mondiale et à transformer leurs promesses en actions tangibles.
R.T
