Hier, lundi, un atelier de formation s’est tenu au ministère de la Communication à l’initiative de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel. L’événement, organisé sous la supervision du ministre de la Communication, M. Zouhir Bouamama, et du président de cette autorité, M. Samir Bourhil, a rassemblé des journalistes issus des médias publics et privés. L’objectif était de les sensibiliser à la protection des données personnelles dans un contexte marqué par une transformation numérique généralisée à tous les niveaux. Cette rencontre portait le titre : « Protection des personnes physiques dans le domaine des données à caractère personnel ».
Par Ikram Haou
Le choix de ce thème répond aux dispositions de la loi 18-07, qui définit les droits et obligations liés au traitement et à la vérification des données personnelles. L’atelier, placé sous l’égide du ministre de la communication et du président de l’Autorité nationale, a réuni plusieurs experts du domaine. Dans son allocution d’ouverture, M. Bouamama a souhaité la bienvenue aux participants et a souligné l’importance de cette formation, considérant le journalisme comme un acteur clé dans la promotion de la culture du respect de la vie privée. Il a insisté sur la nécessité de doter les professionnels des médias de connaissances juridiques et techniques afin de garantir une utilisation responsable et sécurisée des données personnelles.
Le ministre a rappelé que la protection de ces données constitue aujourd’hui un enjeu national majeur face aux mutations technologiques rapides. Il a évoqué la nécessité de trouver un équilibre entre innovation numérique et respect de la vie privée, soulignant que la formation des journalistes représente une priorité pour atteindre cet objectif. Selon lui, la préservation des données ne peut reposer sur une seule institution : elle exige des efforts conjoints, notamment du secteur médiatique, compte tenu de son influence sur l’opinion publique. Il a également insisté sur le respect de l’éthique professionnelle, indispensable à la transmission d’une information fiable et rigoureuse, et a affirmé la volonté de son ministère de coopérer étroitement avec l’Autorité nationale de protection des données personnelles, créée précisément pour répondre à ces défis.
Les principaux axes de la formation ont ensuite été développés par un panel d’experts, parmi lesquels M. Rostom Mansouri, procureur général près le tribunal de Dar El Beïda, et Mme Amaiar Ratiba. Les interventions se sont articulées autour de cinq thèmes. Le premier, intitulé « Notions fondamentales sur la protection des données personnelles », a été présenté par le professeur Hassan Boualam, qui a abordé la question du droit des citoyens à la confidentialité de leurs informations et les risques encourus lors du traitement de ces données.
Le deuxième volet, « Le cadre juridique de la protection des données personnelles », a détaillé les mécanismes légaux prévus par la loi pour assurer cette protection. Le troisième thème, « Les obligations officielles des organismes traitant des données », a mis en lumière les droits des citoyens et les devoirs des institutions. Huit obligations principales ont été énumérées, notamment le droit pour toute personne d’être informée du sort réservé à ses données, ou encore l’interdiction faite au responsable du traitement de les supprimer sans autorisation préalable. Mme Amaiar Ratiba a ensuite exposé « Les mécanismes de contrôle », avant que M. Mansouri ne conclue par une intervention sur « Les sanctions en cas de non-respect de la loi », rappelant que celles-ci peuvent aller de simples amendes à des peines d’emprisonnement.
Pour sa part, M. Samir Bourhil, président de l’Autorité nationale, a expliqué que la création de cette institution répond à la multiplication des cas de piratage et de vol de données personnelles, touchant aussi bien des particuliers que des établissements publics ou bancaires. Il a précisé que l’Autorité comprend un secrétariat exécutif et des représentants de plusieurs ministères, ainsi qu’un secrétaire chargé des systèmes d’information. M. Bourhil a détaillé les mesures techniques et organisationnelles que doivent appliquer les responsables du traitement des données afin de garantir leur sécurité. Il a rappelé que l’Autorité nationale agit comme médiatrice entre les citoyens et les institutions concernées, et qu’elle constitue le principal recours en cas de violation de la vie privée numérique.
En conclusion, le ministre de la Communication, M. Zouhir Bouamama, a réaffirmé le rôle essentiel des journalistes dans la sensibilisation du public à la protection des données personnelles. Il a exprimé la volonté de son ministère d’accompagner les médias et les professionnels du secteur dans leur transition numérique. Il a également souhaité que des ateliers similaires soient organisés dans toutes les wilayas du pays, remerciant l’ensemble des intervenants pour leur engagement en faveur d’une société plus consciente, responsable et sécurisée, fondée sur des principes démocratiques solides.
I.H
