La propagation du choléra s’aggrave dans la région du Darfour au Soudan, ravagée par le conflit, où l’effondrement du système de santé et la détérioration de la situation humanitaire privent les civils de soins et de prévention, ont averti des observateurs locaux et des ONG. Selon la Coordination officielle soudanaise pour les réfugiés et les déplacés, au moins 8.569 infections et 361 décès ont été enregistrés dans le Darfour mercredi dernier. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. La flambée frappe surtout dans les camps de déplacés surpeuplés et les villes assiégées. “Le Darfour traverse sa pire crise. La vie est devenue insupportable à cause des épidémies, de la faim et d’une guerre qui tue en silence”, a indiqué vendredi le porte-parole de la coordination, Adam Rajal. Il a précisé que la région fait face à une “grave pénurie de médicaments”, et que de nombreux patients doivent marcher de deux à huit heures pour atteindre les rares centres d’isolement encore fonctionnels. L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a qualifié la flambée de “plus qu’une urgence”. Pour le Directeur des projets de MSF au Soudan, Tuna Turkmen, “l’épidémie s’étend désormais au-delà des camps de déplacés dans plusieurs zones du Darfour”, exhortant la communauté internationale à fournir de l’eau potable, des installations sanitaires et des vaccinations pour prévenir de nouveaux décès. A l’échelle nationale, le ministère soudanais de la Santé a signalé 102.?831 infections et 2.561 décès depuis le début de l’épidémie en août 2024. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé des cas de choléra dans les 18 Etats soudanais, tandis que l’ONU a alerté sur des flambées simultanées de rougeole et de paludisme, notamment à Tawila dans le Darfour du Nord et dans la ville assiégée d’El-Fasher.
RI
