Une conférence de presse importante s’est tenue hier le 28 juin 2025 au Cercle national des moudjahidine, organisée par le bureau exécutif de la wilaya d’Alger du Parti Haraka Moujtamaa’ Essilm (MSP)..
Par Chaimaa Sadou
L’événement célébrait deux dates marquantes : le 34e anniversaire de la création du mouvement et le 22e anniversaire du décès de son fondateur, le Cheikh Mahfoud Nahnah. L’objectif était de promouvoir l’unité nationale, de raviver la mémoire collective et d’affirmer le soutien constant à la cause palestinienne.
Une commémoration entre mémoire militante et engagement citoyen
Le Cercle national des moudjahidine a vibré au rythme des chants, des prières et des hommages rendus à l’occasion du Yawm el-Dhakira – la Journée du Souvenir. Organisée par le bureau exécutif de la capitale du MSP, cette journée visait à transmettre les valeurs fondamentales du mouvement et à renforcer l’engagement citoyen face aux défis contemporains.
La conférence a débuté par la récitation de versets coraniques, suivie d’une explication de l’hymne national. Elle s’est poursuivie par une série d’interventions de personnalités politiques et intellectuelles. Fait notable : une modératrice assurait la traduction en kabyle, mettant en valeur l’attachement du mouvement à la diversité linguistique et culturelle du pays.
Parmi les participants figuraient Ahmed Sherifi, chef du bureau exécutif local, Abdelali Cherif Hassani, Youcef Hamadane et Tayeb Anrar, ainsi que des membres du bureau national et de nombreux journalistes.
Mahfoud Nahnah, visionnaire d’un islam de paix
Le fondateur du mouvement, Cheikh Mahfoud Nahnah, a été largement salué par les intervenants. Ils ont mis en avant sa vision humaniste, son attachement à la paix et ses convictions profondément enracinées dans un islam politique modéré. Fondateur du MSP en mai 1991, en pleine période de tensions sociopolitiques, Nahnah prônait une voie pacifique basée sur la connaissance, l’égalité et le dialogue, à contre-courant des tendances violentes qui marquaient alors l’Algérie.
Son héritage repose sur trois piliers essentiels : la science, l’effort et l’égalité, dans la conviction que la véritable libération nationale passe par l’éducation, le progrès technologique et la cohésion sociale. La conférence a rappelé son engagement dans des initiatives telles que l’Alliance nationale islamique, les processus de dialogue et de réconciliation, et la valorisation de la participation civique à travers des élections légitimes et pacifiques.
Algérie, Palestine et fraternité islamique
Au-delà de la mémoire nationale, la conférence a fortement mis l’accent sur la solidarité internationale, en particulier envers la Palestine. Les intervenants ont exprimé leur soutien indéfectible à la cause palestinienne, dénonçant fermement les ingérences étrangères et les théories conspirationnistes qui instrumentalisent ce conflit.
L’homme d’affaires gazaoui Youcef Hamadane a partagé un témoignage poignant sur la situation à Gaza, insistant sur la nécessité de préserver la résilience intellectuelle, spirituelle et sociale du peuple palestinien. Cette solidarité s’inscrit dans la tradition historique de l’Algérie, pays dont le combat pour l’indépendance inspire naturellement la défense des peuples opprimés.
À ce titre, plusieurs figures historiques telles que l’Émir Abdelkader ou l’historien Abou El Kacem Saâdallah ont été évoquées pour souligner que l’indépendance nationale ne se réduit pas à un statut politique, mais englobe des dimensions éthiques, culturelles et spirituelles.
Héritage, transmission et avenir
Les discussions ont mis en lumière l’envoi, par le MSP, de cadres formés vers plusieurs pays arabes tels que la Palestine, l’Irak ou le Yémen, dans une démarche probablement axée sur la sensibilisation, la transmission des savoirs ou le soutien à la réconciliation. Bien que les objectifs exacts n’aient pas été précisés, les propos des intervenants ont convergé vers l’idée d’un islam universel, éducatif et unificateur.
Les échanges se sont clôturés sur une réflexion morale autour de figures majeures de l’histoire musulmane, comme le calife Omar Ibn El Khattab. Une citation coranique invoquée à cette occasion – « Qui d’entre vous applique ce qui est requis ? » – a résonné comme une interrogation introspective, incitant les fidèles à se responsabiliser face aux valeurs religieuses et civiques.
Une mémoire active pour un avenir apaisé
En définitive, cette journée a mêlé hommage historique et engagement politique. À travers des discours empreints de spiritualité et de pragmatisme, les participants ont réaffirmé leur attachement aux idéaux de justice sociale, de paix durable et de solidarité internationale. Le mot d’ordre de cette mobilisation, « 34 ans pour défendre la nation et soutenir la Palestine… Une marche sans fin », traduit parfaitement l’esprit de l’événement : faire du souvenir une force motrice pour construire un avenir plus juste et plus fraternel.
C.S