Du 7 au 12 janvier, la maison de la culture Abdelmadjid-Chafai de Guelma accueille une exposition dédiée aux habits traditionnels. Cet événement a permis de mettre en avant la célèbre gandoura féminine “Nabel”, reconnue pour ses broderies en fil de soie aux teintes éclatantes, un vêtement emblématique transmis de génération en génération.
Par Yousra Dali
La gandoura, une tunique longue et colorée ornée de motifs variés, connue dans l’ancienne Calama sous le nom de “Nabel”, a apporté une touche éclatante à cette exposition, qui s’inscrit dans la semaine de célébration du costume féminin de cérémonie dans le grand Est algérien. Cela a été particulièrement visible dans le pavillon de l’association culturelle “Yanabie” pour les arts et l’artisanat, où une collection d’habits traditionnels masculins et féminins, aux formes et couleurs multiples, était présentée, avec la gandoura “Nabel” au centre, rayonnante de couleurs vives.
Mme Fatiha Hambli, présidente de l’association, a déclaré à l’APS que cette gandoura est une “spécialité Guelmie” en matière de couture et de broderie traditionnelles. Elle a expliqué que cette robe en polyester, souvent portée lors de fêtes et de mariages, se distingue des vêtements typiques d’autres régions, tels que le caftan ou le karakou. Sa confection exige une concentration intense, de la patience et beaucoup de temps, avec une réalisation pouvant prendre plus de deux mois en raison de la précision requise, notamment pour la broderie des motifs variés. Cela se reflète également dans son prix, qui commence à 30 000 dinars.
Par ailleurs, Mme Rachida Nemissi, artisane en couture et présidente de l’association “Hawa libre pour les activités féminines et de jeunes”, a souligné que, depuis des générations, la gandoura “Nabel” est un vêtement traditionnel essentiel dans le trousseau de la mariée. Elle a précisé que les motifs géométriques soignés, brodés en fil de soie, représentent la culture et le patrimoine de la région, rappelant des éléments naturels tels que des fleurs, des étoiles, des rameaux d’olivier et des gombos (g’naouia).
Mme Nemissi a également mentionné que son association organise régulièrement des ateliers pour enseigner aux jeunes filles l’art de la broderie traditionnelle de la gandoura “Nabel”, qui, bien que principalement féminine, est également utilisée pour confectionner des vêtements masculins et des habits de circoncision pour les enfants.
Concernant le programme de la semaine de célébration du costume féminin dans le grand Est algérien, reconnu par l’UNESCO, le directeur de la maison de la culture, Ammar Aziz, a indiqué que, en plus de l’exposition, le public pourrait assister à un défilé de femmes en habits traditionnels, à des représentations théâtrales et à d’autres activités dédiées aux femmes. L’événement se clôturera par un concert de musique et de chants, la veille de la célébration du nouvel an Amazigh, Yennayer.
Y.D
