Lutte contre le chômage/ L’approche économique privilégiée par les pouvoirs publics

Lutter contre le chômage à travers une approche purement  économique,  figure en tête des objectifs du programme du Président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune. Cette nouvelle stratégie passe par la mise à niveau des entreprises ainsi que la valorisation de la ressource humaine afin d’exploiter au mieux, toutes les potentialités permettant la promotion du marché de l’emploi.

Par Khadidja Mohamed Bouziane

Dans  son plan d’action, le gouvernement prend comme moteur de croissance, une croissance économique inclusive favorisant la participation de tous et la création d’une valeur économique certaine. Cette approche est, selon  ce qui  est expliqué dans le plan d’action, le levier qui saura assurer la pérennité des emplois crées, dans une conjoncture économique caractérisée par des récessions cycliques et récurrentes, fragilisant, chaque fois un peu plus, le tissu industriel.

Une situation aggravée par la pandémie du coronavirus dont l’impact   sur les offres d’emplois, les revenus et également la stabilité des entreprises, n’est plus à démontrer.  Seule la mise en place de nouveaux mécanismes privilégiant les investissements dans les domaines d’activité à forte valeur ajoutée, pourrait inverser la tendance et permettre un retour vers plus de croissance et donc de création d’emplois.

Parmi les actions que le gouvernement privilégie dans sa nouvelle stratégie, il y a celle qui consiste à accélérer la mise en œuvre des instruments d’appui que l’Agence nationale de développement de la PME et de promotion de l’innovation devra déployer ; la valorisation de la ressource humaine , la modernisation de l’infrastructure qualité, ce qui ne manquera pas de booster la compétitivité des entreprises, et enfin travailler sur la qualité des produits et des services pour améliorer l’offre à l’export.

Il est aussi prévu de relancer le processus de mise à niveau des entreprises, en donnant la priorité dans cette opération aux secteurs prioritaires et les filières stratégiques à promouvoir. L’accès aux financements publics est également à l’ordre du jour, notamment pour les PME, qui avaient des difficultés dans ce domaine précis.  A cela, s’ajoute la garantie des crédits alloués à ces entités économiques par le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) et la Caisse de garantie des crédits d’investissements PME (CGCI-PME).

Nouvel écosystème pour la micro-entreprise

Dans le domaine du microcrédit, le plan du gouvernement prévoit des actions à même d’assurer une plus longue vie aux entités créées dans ce cadre. Afin d’y arriver, il est nécessaire de favoriser l’éclosion d’un écosystème qui encourage les micros entreprises. Ces actions commencent par un meilleur accompagnement des jeunes porteurs de projets à travers des conseils ciblés et pertinents, à travers l’instauration d’un mode personnalisé mais, aussi en attribuant la portion de 20% de la commande publiques à ces entités économiques, suivant un cahier de charges spécifique. Pour assurer la viabilité de ces micros entreprises, il est recommandé un plus grand soutien à celles qui se retrouvent empêtrées dans des difficultés menaçant leur survie.

En plus de faire bénéficier les micros entreprises d’une partie de la commande publique, ce qui leur donnera la possibilité de décrocher des marchés, le plan  qui consacre la mise en œuvre du programme du Président de la République, envisage d’encourager ces entreprises en les associant à la sous- traitance au profit de groupes industriels publics mais, aussi en leur permettant d’occuper des espaces dans les zones industrielles et les zones d’activités, ce qui ne manquera pas de les impliquer dans la vie économique. Un programme spécialement dédié à la création de « micro zones industrielles »  qui garantit un encadrement juridique, ainsi que des locaux et des espaces permettant à ces entreprises de lancer leurs activités avec plus de chances de réussite  grâce aux cabinets de conseils  qui les accompagneront.  Une démarche d’une grande importance  dans la mesure où  elle permettra à ces entités économiques de mieux se développer, surtout on quand on sait qu’elles sont nombreuses à disparaître durant leur première année d’existence, avant même que l’entrepreneur puisse rembourser son crédit bancaire.  Les chiffres prouvent que ces entreprises ont une mortalité de 10%.

 

Promouvoir l’entrepreneuriat

En 2020, une série de mesure est adoptée par les pouvoirs publics, au profit des micros entreprises. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle stratégie ayant pour but de favoriser l’entrepreneuriat ; parmi ces mesures, nous citerons la révision des conditions d’accès au dispositif de soutien et de développement de l’entrepreneuriat à savoir, la suppression de la condition d’être  chômeur. Cette suppression a ouvert la voie devant beaucoup de jeunes étudiants, ou même salariés, porteurs d’idées et de projets.

L’autre changement remarquable consiste en l’amendement des textes régissant l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) qui a parrainé la micro entreprise depuis 1996. Elle devient de ce fait, l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE).

En plus de l’élargissement du dispositif à d’autres catégories que celles désignées au début, des mesures incitatives sont prises en direction des jeunes entrepreneurs comme l’octroi d’un prêt non rémunéré supplémentaire, grâce auquel la micro entreprise peut faire face aux problèmes de trésorerie lorsqu’elle accède aux marchés publics.

Pour les entreprises en difficultés, il leur est  possible désormais possible de bénéficier d’un financement pour relancer leurs activités. Et, pour aider ces jeunes qui ont des difficultés pour louer un local devant abriter leur activité,  le ministère chargé de la micro entreprise a proposé deux solutions.

La première consiste à réserver des locaux de l’AADL et de l’OPGI aux jeunes entrepreneurs, tandis  que la deuxième consiste à créer une zone de micro activités spécialement aménagée pour abriter ces entités économiques sous forme de locations.

Un autre aspect, et non des moindres, est proposé pour assurer la viabilité des micros entreprises. Il s’agit de financement élargi à la finance islamique, pour ceux qui préfèrent cette option, et aussi le financement participatif.

Revoir les dispositifs de l’emploi

Les différents dispositifs d’insertion et d’aide à l’emploi, comme les contrats de pré-emploi, même s’ils ont permis l’insertion de milliers de jeunes dans des institutions et établissements publics,  n’ont finalement pas eu les résultats escomptés en matière de lutte contre le chômage. C’est pour cette raison qu’en 2020, le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, avait proposé un projet de loi modifiant et complétant la loi 04-19 du 25 décembre 2004,  relative au placement des travailleurs et au contrôle de l’emploi.

Ce nouveau projet de loi avait pour but d’introduire des procédures plus souples et permettant   d’adapter le cadre juridique et réglementaire, qui prenait en charge le placement des travailleurs, aux nouveaux développements que connaît le marché du travail. « Il sera question, dans le cadre de  cette nouvelle  loi,  d’apporter des allégements dans les procédures en vigueur en matière de recrutement et de placement » avait expliqué le ministre du travail,  dans le texte qu’il avait présenté devant les membres du conseil de la nation.

Aussi, parmi les facilitations que contiendra la nouvelle loi, le ministre cite la réduction dans le délai de traitement des offres d’emplois à 5 jours maximum, alors que ce délai pouvait aisément atteindre les  21 jours dans l’ancienne réglementation. Le nouveau texte promet également la modernisation de la gestion du marché de l’emploi, à travers la mise en place d’un nouveau système d’information,  l’élaboration d’une nouvelle nomenclature algérienne des métiers ainsi que l’instauration de nouvelles règles et méthodes de travail, sans oublier la formation de la ressource humaine.

Grâce au traitement automatisé des dossiers, il sera possible d’arriver à plus de transparence dans le traitement des offres d’emplois, et de réduire efficacement les délais de réponse et de placement des demandeurs d’emplois.

Il faut signaler que depuis l’année 2019, pas moins de 47 000 titulaires de contrats de pré emploi ont été intégrés au niveau national, alors que le total prévu dans le cadre de cette opération  devait  atteindre 370 000 demandeurs d’emplois pour l’année 2021. Pour pouvoir réaliser ce résultat, la somme de 160 milliards de dinars a été allouée par le ministère des finances, durant cette même année.

L’intégration des demandeurs d’emplois a été sérieusement  ralentie cette année,  en raison de l’impact de la crise sanitaire du coronavirus. En effet, elle peine à dépasser la portion de 15%, en raison de l’absence de postes budgétaires vacants,  ce qui est jugé comme étant faible.  Comme on  vient de la voir, combattre le chômage est loin d’être une mince affaire.

K.M.B

 

 

 

 

 

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