Les intoxications au monoxyde de carbone / Un fléau silencieux qui continue à faucher des vies

 

 

Les intoxications au monoxyde de carbone (CO) fauchent, chaque année, des vies, à Oran et ailleurs, malgré les multiples efforts de sensibilisation et de prévention. Un bilan de la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d’Oran de l’année 2024 fait état de 69 cas d’intoxication au monoxyde de carbone, avec deux décès (deux enfants de moins de 15 ans). La cause principale d’une grande partie des accidents enregistrés demeure l’absence de ventilation dans les pièces où est placé le chauffage (ou le chauffe-eau), note-t-on dans ce bilan, ajoutant que la deuxième cause est l’obstruction des conduites d’évacuation. Le reste des accidents est causé par diverses raisons, comme des défauts d’entretien des appareils de chauffage, la vétusté de ces derniers ou encore l’utilisation d’appareils non conformes. Ce gaz inodore, incolore et insipide, qui se forme lors de la combustion incomplète de combustibles fossiles, le gaz étant le plus utilisé pour se chauffer à Oran, représente un risque mortel dans de nombreux foyers, particulièrement en période hivernale. Naïma, une rescapée d’une intoxication au monoxyde de carbone, survenue en 2020, explique qu’elle n’a réalisé le danger qu’au petit matin, lorsqu’elle a essayé de se lever pour aller boire de l’eau. “Ma tête était lourde et mes jambes ne me portaient plus”, explique cette mère de famille, qui malgré son malaise a réussi à ouvrir les fenêtres, réveiller ses trois enfants et son mari, puis appeler les pompiers qu’ils les ont évacués dans un état critique. Les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone sont souvent confus et difficiles à identifier : maux de tête, vertiges, nausées, fatigue intense et confusion sont les signes les plus fréquents, explique le médecin en chef au niveau de la direction de la Protection civile à Oran, le Dr Mohamed Bahlouli. “A des concentrations plus élevées, l’intoxication peut entraîner une perte de conscience et la mort”, a-t-il expliqué, ajoutant qu’en raison de l’absence de signes distinctifs, de nombreuses victimes ne réalisent pas immédiatement le danger et peuvent se retrouver en situation critique. — La prévention, clé de voute dans la lutte contre ce fléau — Face à cette situation, les autorités locales et la Protection civile multiplient les campagnes de sensibilisation. Chaque année, des dizaines de campagnes sont organisées par différents organismes (DSP, Protection civile, Sonelgaz, direction de l’éducation, entre autres). La société Sonelgaz a, pour sa part, entamé à la fin de l’année 2023 un programme pour doter pas moins de 500.000 foyers oranais de détecteurs de monoxyde de carbone, a fait savoir la chargée de communication de la direction de distribution de la Sonelgaz d’Es-Senia. Si les autorités jouent un rôle crucial dans la mise en place de politiques de prévention, la responsabilité incombe également aux citoyens d’adopter des pratiques sûres. L’usage d’appareils de chauffage homologués et entretenus, l’aération régulière des espaces de vie et l’installation de détecteurs de CO sont des gestes simples qui peuvent sauver des vies.

RS

 

 

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