Le 30 novembre 2023 à Tindouf, le président de la République a inauguré le projet phare de l’usine de traitement primaire du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, représentant le plus grand investissement minier en Algérie depuis l’indépendance. 
Par Wahiba Blidi
Outre la création attendue de 25 000 emplois directs et 125.000 emplois indirects, le projet intégré de la mine de Gara Djebilet inclura la construction d’installations résidentielles et sociales, y compris celles de la ville minière de Gara Djebilet. Les techniques de traitement envisagées permettront d’atteindre un taux de récupération du minerai de fer brut de 85%, grâce à des opérations de séparation magnétique à sec. Ceci aura pour effet d’augmenter la teneur en fer tout en réduisant la teneur en phosphore à 0,68%. Les activités de développement et d’exploitation de ce projet minier structuré et stratégique généreront une dynamique économique significative non seulement dans la région du sud-ouest, mais également dans l’ensemble du pays. Cette initiative contribuera au développement du secteur minier national, à l’accélération de la diversification économique, et à la promotion des exportations hors hydrocarbures. La capacité de production de la mine devrait atteindre entre 40 et 50 millions de tonnes par an entre 2026 et 2040, avec l’exploitation du chemin de fer reliant la mine Gara Djebilet à Béchar, couvrant une distance de 950 kilomètres. L’exploitation de la mine a débuté il y a plus d’un an dans la région ouest, qui abrite des réserves d’environ 1,7 milliard de tonnes, représentant plus de la moitié des réserves totales. La mine de Gara Djebilet ouvre des perspectives économiques et de développement considérables pour l’Algérie, avec un intérêt particulier du président pour accélérer la construction de l’usine de Béchar dédiée à la production d’acier, de barres de chemin de fer et de structures métalliques. Cette usine devrait être opérationnelle en septembre 2026, avec un investissement de 1 milliard de dollars. La réalisation de cette installation, située dans la zone industrielle de Tömiate, dans la wilaya de Béchar, s’inscrit dans le cadre de l’exploitation intégrée de la mine, englobant le chemin de fer Gara Djebilet-Béchar et l’usine de traitement primaire du minerai de fer de Gara Djebilet. Le président considère le projet de Gara Djebilet comme une excellente nouvelle pour la région du sud-ouest, soulignant les progrès significatifs de l’industrie sidérurgique en Algérie. Il explique que les produits algériens, notamment l’acier, sont désormais demandés et appréciés sur les marchés internationaux, en particulier en Afrique, en Europe et en Asie, grâce aux usines d’Oran et de Bellara (Jijel). Selon les données du groupe industriel minier (Sonarim), la production annuelle d’acier de l’Algérie, notamment à travers les complexes d’El Hadjar et Bellara (Jijel) et Béthioua (Oran), devrait atteindre 6 millions de tonnes en 2023, contre 1 million de tonnes en 2013, avec des prévisions de doublement de la production à 12 millions de tonnes d’ici 2026.
Vitalité de l’agriculture saharienne
Parallèlement à l’intérêt marqué du président de la République pour le développement des industries alimentaires et l’exploitation durable des ressources halieutiques afin d’assurer la sécurité alimentaire et promouvoir une industrie pharmaceutique florissante, les quatre dernières années ont été caractérisées par une attention particulière accordée au développement agricole et rural. Cette initiative a conduit à la mise en œuvre de 42.000 projets d’investissement agricole dans le vaste Sahara algérien. Dans ce contexte, environ 170.000 hectares de terres sahariennes ont été alloués aux investisseurs dans le secteur de l’agriculture, conformément à une décision ministérielle conjointe publiée dans le Journal officiel numéro 54. Ces terres se répartissent en 24 parcelles situées respectivement dans les wilayas de Ouargla et Illizi, couvrant une superficie de 51.000 hectares, 20 parcelles dans la wilaya d’Adrar couvrant 47 600 hectares, et 43 parcelles totalisant 71.000 hectares dans la wilaya de Ghardaïa. Ces propriétés foncières ont été transférées au Bureau de développement agricole saharien, chargé de leur gestion et de leur développement via des procédures de concession entièrement numérisées. Une attention particulière a été accordée au développement de l’agriculture saharienne avec la concrétisation de nombreux projets couvrant divers domaines tels que l’agriculture saharienne et oasienne. Les investissements dans les déserts se sont diversifiés, allant au-delà de la promotion des cultures stratégiques pour inclure également les énergies renouvelables dans la remise en état des terres et l’irrigation agricole dans les régions sahariennes. Ces initiatives englobent des secteurs tels que l’aquaculture, l’élevage, la production de miel, l’exploitation des dattes, l’élevage de volailles, l’utilisation des eaux souterraines, et la production d’huile d’olive, de miel, de tomates, de poivrons, de haricots, d’oranges, de citrons, de lait, de produits dérivés, de farine, de pâtes alimentaires, ainsi que de produits dérivés du palmier. La période entre 2019 et 2023 a vu l’exploitation des oasis et des terres désertiques exploitables sur le plan agricole, dans le cadre d’un plan visant à créer des activités agricoles capables d’absorber des milliers de jeunes chômeurs dans treize wilayas. Ces régions offrent une diversité de produits agricoles tels que les dattes sèches (comme la Deglet Nour blanche), les dattes molles (comme le Gars et le Rutab), et divers produits maraîchers. Des zones vertes dans le désert algérien servent de pépinières pour la culture de diverses espèces, avec l’aménagement de lacs dans la région de Ouargla pour l’élevage aquatique. Le succès d’une première expérience d’élevage de poissons “Shabbout” et “Barbeau” dans 13 bassins, avec 6.800 œufs, a encouragé des investisseurs à envisager la généralisation et l’intensification de cette pratique à travers les wilayas. Le plan repose sur l’exploitation de toutes les sources d’eau salée et douce pour créer des fermes aquacoles, ainsi que sur l’utilisation des vallées, des dépressions salées, et des bassins d’irrigation pour l’élevage de poissons localement demandés, tels que la daurade et la crevette. Le programme de cultures oléagineuses, avec un accent sur la production de betteraves sucrières et d’huile de table, a également été initié avec le lancement de 70 fermes modèles, 3.000 unités de multiplication de céréales, 200 unités de multiplication de semences de pommes de terre, et 200 pépinières agréées. Des instituts techniques et des centres agricoles se consacrent à des programmes de sélection dans le domaine des céréales, des fourrages, des légumineuses, de la culture maraîchère, des vergers, de l’élevage de bovins, de chevaux et de chameaux. Les experts saluent l’ouverture dans les domaines agricoles sahariens et oasiens en Algérie, reconnaissant le potentiel des déserts et des régions semi-désertiques en termes de richesses agricoles.
L’Algérie leader dans la dessalinisation de l’eau de mer en Afrique
En un laps de temps relativement court, l’Algérie a atteint le statut de leader en Afrique et la troisième place dans le monde arabe en matière de dessalinisation de l’eau de mer. Ceci a été rendu possible grâce à une série de projets de stations de dessalinisation actuellement en cours dans cinq wilayas, ayant pour objectif de fournir un total de 1,4 milliard de mètres cubes d’eau douce. Le président de la République a souligné l’ambition d’accroître cette capacité de production à 2,5 milliards de mètres cubes, visant ainsi à résoudre entièrement le problème de la pénurie d’eau. Dans cette perspective, le président a mis en avant l’existence d’un plan stratégique visant à assurer la sécurité hydrique à travers la mise en œuvre de projets liés aux stations de dessalinisation de l’eau de mer. Cela garantira un approvisionnement continu en eau potable pour une durée minimale de quinze ans. Il a insisté sur le fait que la fourniture d’eau potable demeurera une priorité absolue pour les autorités publiques, soulignant que les projets actuels de dessalinisation constituent la seule solution pour garantir un approvisionnement régulier en eau potable dans le nord du pays. Parallèlement, de nouveaux projets de transfert massif d’eau sont prévus dans les régions du sud.
Le président a évoqué la possibilité de mettre en œuvre des projets de transfert d’eau de Timimoun à Béchar, à l’image du projet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset, si nécessaire. Il a assuré que les capacités nécessaires, tant du point de vue technique que des ressources en eau, sont disponibles, faisant référence aux importantes réserves d’eau souterraine de l’Algérie. Soulignant que la pénurie d’eau est devenue un problème mondial en raison des changements climatiques, le président a confirmé la possibilité de lancer à l’avenir des projets de transfert d’eau depuis Tamanrasset, Gourara et In Salah vers les régions du sud. En conclusion, le président a souligné la nécessité d’établir un programme visant à augmenter l’utilisation des eaux traitées dans l’irrigation, notant que cette pratique ne représente actuellement qu’une faible proportion, ne dépassant pas les 10% en Algérie.
W.B
