L’année 2023 sera celle de la consolidation et de “la consécration des réalisations accomplies”, a indiqué le président de la République lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, affirmant toutefois ne pas être “satisfait à 100% de tout ce qui a été réalisé jusque là, au moment où nous pouvions faire mieux”. Evaluant ce qui a été réalisé jusque-là, le Président Tebboune a préféré “laisser le citoyen et ceux qui ont contribué à opérer les grands changements que nous avions souhaités, en juger d’eux-mêmes”. L’occasion était pour le président de la République de rappeler les 54 engagements écrits qu’il avait contractés durant sa campagne électorale en prévision de la Présidentielle de 2019, en référence à l’année 1954 qui a vu le déclenchement de la Guerre de libération, au lieu de se contenter de tenir des promesses comme le veut l’usage dans de telles échéances. “Des changements sont là et nous ambitionnons d’en opérer plus, car l’Algérie nouvelle n’est pas uniquement liée au président de la République, ni au changement de quelques personnes ou gouvernements, mais plutôt à un changement des mentalités pour être en harmonie avec l’idée d’édification”, au lieu des points négatifs qui ont “marqué l’Algérie des décennies durant”.
L’Etat déterminé à poursuivre la lutte contre la corruption et à recouvrer les fonds pillés et détournés
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé la détermination de l’Etat à poursuivre la lutte contre la corruption, notamment en ce qui à trait au recouvrement des fonds pillés et détournés, annonçant que 20 milliards de dollars avaient déjà été recouvrés à l’intérieur du pays. “Vingt milliards de dollars ont été recouvrés à l’intérieur du pays et nous poursuivrons l’opération de recouvrement du reste des fonds détournés”, a indiqué le président de la République lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée jeudi soir sur les chaines de télévision et stations de radio nationales. “Les fonds thésaurisés feront l’objet d’une autre issue”, a-t-il affirmé ajoutant que “des sommes faramineuses ont été détournées (à l’étranger) en 10 à 12 ans”. “La majorité des pays européens ont prêté la main à l’Algérie à ce sujet et affiché leur disponibilité à coopérer avec nous pour le recouvrement de ces fonds et leur restitution au Trésor de l’Etat algérien, pour peu que les procédures légales soient respectées”, a poursuivi le Président Tebboune. Il a affirmé, dans ce contexte, que “l’opération se poursuit. Il y a, aussi, d’autres biens sous forme d’hôtels 5 étoiles et autres et nous avons été officiellement saisis pour les récupérer, particulièrement par les pays vers lesquels ces fonds ont été détournés et ceux qui étaient source de surfacturations”. “Des fonds ont été déposés dans des coffres privés, notamment en Suisse, au Luxembourg et aux Iles Vierges”, a-t-il ajouté. Le Président Tebboune a réaffirmé son engagement à récupérer ces fonds en dépit de la complexité de l’opération.
L’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux BRICS
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé jeudi que l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, soulignant que ce processus exigeait une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain d’une part, et de passer à des niveaux supérieurs d’exportation d’autre part. Le président de la République a affirmé, dans ce sens, que l’augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures n’est plus un simple slogan, mais une réalité sur le terrain, relevant l’effort consenti par la Société Algérienne des Foires et Exportations “Safex” pour organiser des expositions de produits nationaux dans certains pays africains en attendant leur généralisation vers d’autres pays.
“C’est lorsque notre produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200 mds USD, que nous pouvons dire que nous sommes proches des BRICS”, a poursuivi le Chef de l’Etat. S’agissant de la position des membres de l’organisation vis-à-vis de la candidature de l’Algérie, le Président Tebboune a affirmé que la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement cette démarche, ajoutant que le travail se poursuivait pour la concrétiser avant la fin de l’année 2023, et ce, à travers la présence officielle de l’Algérie à sa réunion. L’adhésion de l’Algérie aux BRICS ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures, a estimé le Président Tebboune, soulignant que les BRICS constituent une “base économique solide”. A ce propos, le président de la République a formulé le souhait de lancer des investissements conjoints avec les pays du groupe en vue de réaliser le projet de train transafricain, qui permettra de relier l’Algérie aux pays du Sahel.
La diplomatie algérienne repose sur les principes de paix et de refus de l’asservissement des peuples, affirme Tebboune
Concernant ce volet, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la diplomatie algérienne reposait sur les principes de paix et de refus de l’asservissement des peuples. Le Président Tebboune a précisé que l’Algérie cherchait à vivre en paix en Méditerranée, et s’employait à aider les pays qui en avaient besoin sans contrepartie politique, loin de tout alignement, en défendant le principe de rejet de l’asservissement des peuples. Evoquant sa visite en Russie en réponse à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, le président de la République a assuré que la Russie “est un pays ami et nos relations sont bonnes et remontent à plus de 60 ans. Nous visiterons la Russie, puis la Chine”, a-t-il affirmé. L’Algérie entretient de bonnes relations avec les pays asiatiques et les pays d’Amérique latine, et ses relations avec l’Europe “existent et seront renforcées davantage”, a-t-il ajouté, assurant que les Etats-Unis et l’Inde sont également des pays amis. Quant à la récente visite du roi de Jordanie, Abdullah II, en Algérie, et une éventuelle médiation relayée par certains médias, le Président Tebboune a indiqué qu’il n’avait évoqué aucune médiation et aucun pays, soulignant que sa visite était comme toutes les autres visites de dirigeants venus en Algérie, sauf qu’il existe toujours des parties qui versent dans les spéculations. Le président de la République a affirmé que le peuple algérien serait le premier à savoir en cas de médiation initiée par une quelconque partie, estimant que “les choses ont dépassé le stade de la médiation”. Concernant les relations entre l’Algérie et l’Arabie saoudite, le Président Tebboune a indiqué qu’elles sont “excellentes”, faisant état d’une visite à venir du prince héritier saoudien, Mohammed bin Salmane, qui “devait se rendre en Algérie avant même la tenue du Sommet arabe”. S’agissant du dossier libyen, le Président de la République a déclaré: “notre destin est commun”, soutenant que l’Algérie était convaincue que les élections sont la seule solution pour le dossier libyen. Quant à la question tunisienne, le Président Tebboune a fait part du respect qu’il voue pour son homologue, Kaïs Saïed, le qualifiant de “personne honnête, intellectuel et nationaliste”, insistant sur la non-ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, qui “sortira inéluctablement de ses problèmes”.
L’Algérie ne renoncera pas au dossier de la Mémoire dans ses relations avec la France
Quant au relations avec la France, le président a été on ne peu plus clair, « l’Algérie traite avec la France d’égal à égal, sans renoncer au dossier de la Mémoire, ni oublier ce qu’avait commis la France coloniale à l’encontre du peuple algérien, a-t-il affirmé. Le président de la République a, cependant, rappelé que les autres aspects de ces relations étaient “positifs”, d’autant que “plus de 5 millions d’Algériens vivent en France”, ajoutant qu”‘il ne les abandonnera pas”. “Nous faisons en sorte d’entretenir la relation solide qui les lie à leur mère-patrie”, a-t-il ajouté.Du point de vue stratégique, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie, puissance africaine, et la France, puissance européenne, sont appelées à travailler de concert pour consolider leurs relations. “Cela ne veut pas dire que l’on oublie les massacres, ni les enfumades perpétrés par la France contre le peuple algérien durant la période coloniale”, a-t-il poursuivi. L’occasion était pour le chef de l’Etat de préciser que la coopération sécuritaire qui lie les deux Etats au plus haut niveau a franchi “un grand pas”. L’évocation de ces relations bilatérales ne doit plus se limiter au “cadre restreint de la question des visas”, a souligné le Président Tebboune.
Pour le président Tebboune, il est encore trop tôt d’évoquer un 2e mandat
Concernant sa candidature pour un deuxième mandat, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué qu’il était encore trop tôt d’évoquer cela à la magistrature suprême, relevant que sa préoccupation consiste en l’achèvement de la concrétisation de ses engagements et que chaque chose viendra en son temps. “Je n’ai aucune réponse et je n’y pense même pas. Nous sommes à deux ou trois mois au-delà de la mi-mandat et c’est plus que trop tôt (d’en parler)”, a affirmé le Président Tebboune.
Synth : Y.B et W.B
