Journée nationale de l’artiste / Hommage national à la créativité et à la mémoire artistique

 

 

  La Journée nationale de l’artiste, célébrée chaque année le 7 juin, constitue une occasion de rendre hommage aux créateurs et de souligner leur rôle essentiel dans le développement de la scène culturelle algérienne.

 

Par Malika Azeb

Le choix du 8 juin pour cette commémoration n’est pas anodin. Il s’agit de l’anniversaire de l’assassinat de l’artiste Ali Maâchi, pendu publiquement le 8 juin 1958 par l’armée coloniale française dans sa ville natale, Tiaret. Deux autres martyrs, Mohamed Djahlan et Djillali Bensotra, furent exécutés à ses côtés.

Dans les wilayas de l’Ouest du pays, de nombreuses activités artistiques ont été organisées pour honorer la mémoire de cet artiste engagé, qui mit son talent au service de la Révolution. À Tiaret, les artistes de l’établissement Cinéma Jeunes ont présenté une scène théâtrale poignante devant le mémorial situé près de l’arbre où furent pendus les martyrs. La pièce mettait en lumière les méthodes de torture et de barbarie infligées aux moudjahidines par l’armée coloniale.

Le peintre Abdelkader Ouassel a, quant à lui, exposé des portraits de grandes figures de l’histoire nationale, parmi lesquelles Ibn Khaldoun, l’Émir Abdelkader, Abdelhamid Ben Badis et Ali Maâchi. Il a également présenté une collection d’instruments de musique de la troupe Safir At-Tareb.

La cérémonie a été encadrée par les autorités locales en présence de la famille révolutionnaire et artistique. Un hommage a été rendu au dernier membre de la troupe Safir At-Tareb à son domicile à Tiaret, ainsi qu’à l’artiste de musique bédouine Abdellah Abbes, à Dahmouni. Le défunt Hamza Foughali a aussi été honoré : un lycée du quartier Aït Amer Meziane Saïd a été baptisé en son nom.

À Relizane, le wali Brahim Berkane a présidé les festivités tenues à la maison de la culture M’Hamed Issiakhem. Plusieurs artistes locaux y ont été distingués, dont les comédiens Aouad Adda, Mohamed El Miloud Bout, Saddem El Hussein Belkadi, les musiciens Mohamed Essadek Idibi, Ben Aouda Zoughab, Ahmed Mekki Douali, ainsi que l’illusionniste Mustapha Rami. Les poètes Abdelkader Legraa, Mohamed Mechlouf, Abed Attia, le chanteur Ali Belfodil et les écrivaines Djamila Mirani et Amina Meloudi ont également été récompensés. Les artistes Mohamed Benaouda et Tayeb Benrabia se sont vu remettre leurs cartes d’artiste biométriques.

La wilaya de Relizane a également proposé un vernissage d’arts plastiques, la projection d’un documentaire sur les réalisations du secteur culturel, des récitals poétiques, des chants andalous et des spectacles folkloriques valorisant la richesse patrimoniale locale.

À Tissemsilt, la maison de la culture Mouloud Kace Nait Belkacem a organisé un concert de musique populaire animé par la troupe El Assala de Thniet El Had. Ces festivités ont été supervisées par le wali Bouaid Fethi, en présence des autorités civiles, militaires et de la famille artistique. Parmi les personnalités honorées figuraient le poète Cheikhaoui Kacem, le doyen de la chanson bédouine Cheikh Djillali dit « El Filari », le plasticien Meheni Fethi, l’écrivain Triki Mohamed et le metteur en scène Ouahid Metahri.

Dans le cadre de la valorisation des infrastructures culturelles récemment rénovées grâce au programme complémentaire de développement initié par le président Abdelmadjid Tebboune, un film a été projeté et des cartes d’artistes ont été distribuées.

Enfin, dans la wilaya de Mascara, les festivités ont été lancées à la maison de la culture Abi Rass Ennaceri. La première édition des Journées culturelles des réalisations artistiques locales, intitulée « Créations artistiques de la capitale de l’Émir Abdelkader », a rassemblé cinquante artistes issus de divers domaines tels que les arts plastiques, la littérature, la poésie classique et la calligraphie.

Cette manifestation de quatre jours a également proposé un concert de musique bédouine et oranaise animé par la troupe Ali El Mascari, des récitals poétiques du poète Djillali Meziane et une pièce de théâtre intitulée Sadiqatoukoum Louki, mise en scène par le théâtre régional Bachir Zoughaif de Mascara.

À travers ces hommages et activités, l’Algérie témoigne de son attachement profond à ses artistes et à son patrimoine culturel.

 

M.A

 

 

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