Lors d’un panel tenu samedi à Alger dans le cadre de la Conférence africaine des start-up, des ministres et responsables du continent ont plaidé pour une approche collective afin de dynamiser l’innovation. Ils estiment que les mécanismes de financement nationaux doivent être complétés par des dispositifs régionaux et continentaux. Cette mutualisation est présentée comme la clé pour offrir aux jeunes pousses les ressources nécessaires à leur croissance et à leur pénétration de marchés élargis.
Par Youcef Hamidi
La rencontre, qui s’est déroulée au Centre international des conférences, a servi de tribune pour examiner les moyens d’améliorer l’environnement des affaires. L’objectif central est de favoriser l’éclosion d’entrepreneurs et d’entreprises compétitifs à l’échelle internationale, ce qui implique selon les participants de resserrer les coopérations et d’élaborer des politiques harmonisées.
Intervenant à cette occasion, le ministre d’État rwandais aux TIC et à l’Innovation, M. Yves Iradukunda, a insisté sur l’importance de ces fonds supranationaux. Ceux-ci permettraient aux start-up de dépasser le stade du financement local pour viser une expansion plus ambitieuse. Il a aussi évoqué le concours que pourraient apporter les institutions financières internationales en concevant des outils dédiés.
Iradukunda a également souligné un autre défi majeur : la portabilité des innovations. Il est crucial, selon lui, de mettre en place des passerelles réglementaires. Ainsi, une start-up ayant validé son concept dans un « bac à sable » réglementaire d’un pays pourrait s’implanter plus facilement dans d’autres nations africaines sans recommencer toute la procédure. La réussite de cette mobilité passe par une harmonisation des cadres juridiques et par un rôle accru de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Le ministre a pointé une contradiction : le continent dispose de fonds substantiels pour soutenir l’innovation, mais le manque de coordination entre les initiatives nationales en réduit considérablement l’impact. Cette conférence incarne, selon lui, la volonté africaine de renforcer son écosystème d’innovation, en s’appuyant sur les programmes de l’Union africaine et des gouvernements.
En marge des débats, plusieurs start-up ont partagé leur témoignage lors de cette première journée, détaillant comment des modèles économiques novateurs ont assuré leur développement. Parallèlement, le Salon des Start-up, inauguré par le Premier ministre algérien, réunit plus de 200 exposants venus de divers pays du continent.
Cette quatrième édition, placée sous le haut patronage du Président de la République algérienne, M. Abdelmadjid Tebboune, a vu son ouverture se dérouler en présence du Premier ministre, de membres du gouvernement, de diplomates et de nombreux acteurs nationaux et internationaux du secteur de l’innovation.
Y.H
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