Alger s’apprête à accueillir, du 18 au 24 octobre, la dixième édition du Festival culturel national de la création féminine, un rendez-vous désormais incontournable pour les passionnées d’art et d’artisanat. L’événement, organisé à la Villa Boulkine de Hussein-Dey, rassemblera des créatrices et artisanes venues de toutes les régions du pays, avec une attention particulière accordée aux femmes du Sud, dont le savoir-faire incarne la richesse et la diversité du patrimoine culturel algérien.
Le commissaire du festival, Sid Ali Benmerabet, a expliqué que cette édition mettra à l’honneur les femmes du grand Sud, véritables gardiennes des traditions, à travers une approche à la fois novatrice et multidisciplinaire. Plus de vingt wilayas y seront représentées, notamment Ghardaïa, Adrar, Illizi, Laghouat, Tamanrasset, Timimoune et Touggourt, dont les associations présenteront des créations inspirées des métiers artisanaux tels que le tissage, la tapisserie, la poterie, la broderie, le travail du cuir ou la teinture naturelle.
Outre les expositions, plusieurs ateliers pratiques sont prévus, offrant aux participantes l’opportunité de perfectionner leurs techniques et d’acquérir de nouvelles compétences. Des « master-class » porteront sur la teinture naturelle, la broderie traditionnelle, l’histoire du costume algérien, le bijou touareg, ainsi que sur la digitalisation, un domaine que les organisateurs souhaitent introduire davantage dans le travail des artisanes pour les familiariser avec les outils du marketing numérique.
Un panel réunissant des femmes entrepreneures, créatrices et formatrices au parcours inspirant viendra enrichir le programme. Ces échanges permettront de partager des expériences réussies autour de la valorisation économique et culturelle du patrimoine local, dans l’espoir de stimuler l’entrepreneuriat féminin et de renforcer les réseaux de coopération entre les participantes.
Le festival proposera également des conférences autour de thèmes variés tels que la littérature, l’anthropologie, la préhistoire, la musique et la poésie, sans oublier la gastronomie, autre vecteur essentiel de la culture populaire. Un collectif de plasticiennes issues de différentes régions exposera ses œuvres, tandis que plusieurs maisons de couture de renom dévoileront leurs nouvelles collections, témoignant de la vitalité et de la modernité de la création féminine algérienne.
Enfin, le public pourra assister à des représentations théâtrales, à un spectacle de contes et légendes, ainsi qu’à des cérémonies d’hommage consacrées à des figures emblématiques de la culture nationale : la poétesse Saliha Regad, et les regrettées musiciennes Hasna Bacharia et Badi Lalla.
Lancé en 2010 sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, le Festival culturel national de la création féminine s’impose aujourd’hui comme une vitrine essentielle du talent, de l’innovation et de la persévérance des femmes algériennes, qui contribuent, chacune à leur manière, à faire vivre et évoluer le patrimoine artistique du pays.
S.S