Réunis à Alger du 4 au 10 septembre à l’occasion de la 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), les ministres africains présents à la table ronde consacrée au commerce sur le continent ont insisté sur l’urgence d’activer pleinement la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Pour eux, la concrétisation de ce projet doit permettre de bâtir un vaste espace économique commun, capable d’attirer les investissements et de stimuler les échanges entre les pays membres.
Par Ali Boudefel
La rencontre ministérielle, organisée vendredi sous le thème « Le commerce intra-africain : de la vision à la réalité, vers la multiplication des échanges commerciaux à l’horizon 2030 », a mis en évidence plusieurs priorités. Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a souligné que l’intensification des échanges passait par la finalisation des infrastructures de transport et de logistique, la simplification des procédures douanières, le soutien à la production locale et la mise en place de chaînes de valeur régionales capables de transformer les ressources du continent et de générer de la valeur ajoutée.
Les participants ont également plaidé pour l’intégration active du secteur privé, des petites et moyennes entreprises, des start-up, ainsi que des jeunes et des femmes, dans les dynamiques de développement. Ils ont appelé à une harmonisation des politiques commerciales et économiques afin de donner une cohérence et une efficacité accrues aux initiatives africaines.
Réaffirmant l’engagement de l’Algérie, Kamel Rezig a indiqué que l’élargissement du commerce intra-africain constituait un objectif stratégique, permettant de consolider la souveraineté économique et de réduire la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Il a rappelé que la ZLECAf, l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, devait jouer un rôle décisif dans cette transformation.
Le ministre a par ailleurs relevé que le niveau actuel des échanges, estimé à seulement 15%, restait très en deçà des capacités du continent. D’où la nécessité de coordonner les politiques pour lever les obstacles existants et dynamiser la circulation des biens et des services. Selon lui, la foire d’Alger offre une occasion unique de dialogue entre décideurs et partenaires économiques, ouvrant la voie à de nouveaux marchés et investissements. Il a mis en avant les réalisations de l’Algérie en matière d’infrastructures, notamment la route transsaharienne, les ports et les zones franches frontalières.
Les interventions des ministres africains ont porté sur les projets structurants, tels que les réseaux routiers et ferroviaires ou encore les installations portuaires, ainsi que sur les réformes douanières jugées essentielles pour stimuler le commerce intra-africain. Le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, a exhorté les pays membres à exploiter de façon optimale leurs ressources et à bâtir un marché intérieur solide, en espérant voir les engagements pris à Alger se traduire par des réalisations concrètes.
La vice-présidente exécutive d’Afreximbank, Kanayo Awani, a pour sa part mis l’accent sur les programmes d’accompagnement des PME et sur le financement de projets agricoles et industriels, annonçant le lancement prochain de nouvelles initiatives destinées à soutenir l’économie africaine.
Les discussions se sont structurées autour de deux thèmes majeurs : la facilitation des échanges dans le cadre de la ZLECAf et le développement de chaînes de valeur régionales. Ces deux axes sont considérés comme essentiels pour élargir la base des exportations, créer des emplois et soutenir un développement durable.
En marge de cette rencontre, le ministre algérien des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a assuré que l’Algérie était prête à partager son savoir-faire en matière d’aménagement et de grands travaux. Il a rappelé l’achèvement du tronçon national de la route Alger-Lagos, long de 2 400 km, ainsi que le lancement d’un projet ferroviaire en direction du Niger et du Mali, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’interconnexion du continent et la croissance des échanges commerciaux.
A.B