L’intensification des partenariats économiques avec les pays du continent africain représente, pour l’Algérie, une priorité qui se confirme de jour en jour à travers le lancement d’initiatives visant à conclure des accords dans des secteurs variés ou à travers la tenue d’événements à caractère économique de dimension continentale.
Par Mohamed Zahar
L’ouverture samedi dernier à Oran de la troisième édition du Salon africain des Affaires a été une opportunité pour confirmer cette volonté de renforcer les partenariats économiques avec les pays africains.
Cet événement qui a réuni une vingtaine d’entreprises représentant sept pays africain, a été une occasion à la fois pour conclure des partenariats et pour réaffirmer la vision africaine portée par l’Algérie.
Des diplomates africains présents à l’ouverture de ce salon ont mis l’accent sur le rôle joué par l’Algérie dans le rapprochement économique entre les pays du continent tout en soulignant l’importance de développer le commerce intra-africain.
Les ambassadeurs du Sénégal, du Mozambique et de l’Ouganda en Algérie, ainsi que le premier secrétaire et le conseiller économique de l’ambassade de Guinée à Alger, ont évoqué l’importance d’exploiter les importantes ressources du continent pour concrétiser l’intégration économique à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
L’ambassadeur du Sénégal en Algérie, M. Mbaba Koura N’Diaye, a rappelé que l’Algérie a démontré sa volonté de renforcer la coopération avec les pays africains, notamment avec le Sénégal, en signalant que l’inauguration de la “Banque algéro-sénégalaise” est une preuve concrète des efforts visant à faciliter les investissements et les échanges commerciaux entre les deux pays, et plus largement en Afrique.
L’ambassadeur du Mozambique, M. Antonio Augusto Eduardo Namporti, a affirmé, de son côté, que “l’Algérie, grâce à ses technologies agricoles, pourrait devenir un partenaire stratégique dans le développement du secteur agricole et minier” pour son pays ainsi que d’autres pays africains.
Le premier secrétaire et conseiller économique de l’ambassade de Guinée, M. Faraban Magassouba, a qualifié la ZLECAF de “rêve de tout Africain”, soulignant qu’elle permettra “la libre circulation des biens et des personnes”, et contribuera à une intégration économique africaine qui donnera au continent une place de choix sur la scène mondiale.
Concrètement, ce salon a mis en relief les opportunités d’affaires entre pays africains à l’image des opérateurs algériens qui ont discuté tout particulièrement avec des chefs d’entreprise congolais au sujet de possibilité de partenariat dans des domaines variés. Il s’agit principalement des domaines du textile, l’industrie pharmaceutique, de la papeterie et l’impression, le BTPH, la fabrication du meuble.
Des possibilités de partenariat ont également été évoquées entre les Algériens et Zimbabwéens.
L’ambassadeur du Zimbabwe, à Alger, Vusumuzi Ntonga a assuré, à cette occasion, que “les opportunités de coopération entre les deux pays sont multiples dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie pharmaceutique, de l’industrie électroménager et bien d’autres”.
Renforcer la présence algérienne dans le secteur pharmaceutique en Afrique
Développer la présence des opérateurs algériens dans le secteur pharmaceutique en Afrique a figuré parmi les sujets abordés lors du Salon africain des Affaires, mais aussi durant d’autres événements. Il s’agit manifestement d’un choix stratégique. Un choix qui a été exprimé début mars dernier au cours d’une rencontre qui a réuni le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ouacim Kouidri, et la secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Mme Bakhta Selma Mansouri.
Lors de cette réunion, tenue au siège du ministère de l’Industrie pharmaceutique, M. Kouidri a mis en avant les efforts de son secteur pour contribuer à l’augmentation de la valeur des exportations algériennes hors hydrocarbures, “au regard de la qualité et de la demande croissante sur les produits pharmaceutiques algériens”, indique un communiqué du ministère. Il a précisé, au passage, que “plusieurs opérateurs, publics et privés, exportent leurs produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux vers plusieurs pays africains”.
Pour sa part, la secrétaire d’Etat a relevé “l’importance d’une participation active des opérateurs algériens aux différents salons et événements économiques organisés par les pays africains, afin de faire la promotion de la qualité des produits nationaux et de rechercher des marchés extérieurs”.
Il y a lieu de noter, par ailleurs, que l’événement qui révèle le plus de la vision africaine de l’Algérie est sans nul doute, la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre prochain à Alger. Un événement d’envergure internationale qui réunira des opérateurs de 140 pays représentant différents continents, 2.000 exposants, 35.000 visiteurs mais surtout des chefs d’Etats, des chefs de gouvernement et des ministres de différents pays africains.
Selon les estimations des organisateurs, cette foire devrait totaliser plus de 44 milliards de dollars américains d’accords commerciaux et d’investissements.
Il s’agira d’un rendez-vous d’exception qui démontre la capacité de l’Algérie d’organiser de grands événements et qui reflète surtout une volonté de créer des passerelles solides entre les pays du continent.
M.Z