La journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, anciennement appelée journée mondiale de la dignité des victimes de la traite, a été créée en 2005 et est célébrée chaque année le 30 juillet.
Par Malika Azeb
La traite des personnes regroupe plusieurs formes d’exploitation des êtres humains telles que le travail forcé, l’exploitation dans les réseaux de prostitution, les prélèvements d’organes ou le crime organisé comme le trafic de drogue.
La traite consiste à recruter des individus, à les transférer et à les vendre par le biais d’intermédiaires en vue de leur exploitation, et ce, par des moyens illicites tels que la contrainte, l’enlèvement, l’abus d’autorité, l’exploitation de la situation de vulnérabilité ou la tromperie pour obtenir le consentement de la personne elle-même ou de celui qui a l’autorité sur elle.
On décrit la traite comme une forme moderne d’esclavage, les victimes souffrant d’abus émotionnels ou physiques et devant souvent vivre et travailler dans des conditions horribles et terribles.
Actuellement, la traite est souvent présentée comme une activité à faibles risques et générant des revenus importants en raison de sa nature clandestine et de la difficulté pour les forces de l’ordre de détecter les trafiquants.
Les Nations Unies ont estimé que cette activité illégale génère des revenus d’environ 32 milliards de dollars chaque année.
Il est important de ne pas confondre la traite des personnes avec le passage de clandestins, car dans le cas de l’immigration clandestine, les personnes sont généralement libres de faire ce qu’elles veulent, contrairement aux victimes de la traite.
Les causes de la traite sont multiples : les inégalités entre différents pays, les politiques d’immigration souvent très strictes et la demande de main-d’œuvre à bas prix. Les guerres, les violences et les discriminations rendent également les victimes vulnérables à ce système, les trafiquants profitant des situations d’instabilité des pays et de l’aide humanitaire pour faire leurs offres d’emploi ou de migration frauduleuse à des fins d’exploitation.
De nouvelles formes d’exploitation se sont également développées avec les nouvelles technologies, les organisations criminelles recrutant notamment via les réseaux sociaux pour le trafic de drogue et la prostitution. Un phénomène inquiétant, le “Loverboys”, consiste à attirer des jeunes filles, généralement des adolescentes, via Internet, à les rendre dépendantes de leur correspondant, à les couper de leur entourage et à les forcer à se prostituer.
M.A
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Encadré
Un crime contre l’Humanité
La traite, un crime contre l’humanité rappelle une triste réalité de l’histoire, mais une réalité qui perdure car elle n’a pas complètement disparu.
De nombreux pays pratiquent actuellement la traite des hommes, des femmes et des enfants, qui sont exploités sous diverses formes d’esclavagisme. Selon l’ONU, il y aurait 45 millions d’esclaves dans le monde, dont 60% en Asie. Les pays les plus touchés sont l’Inde (3,39 millions), la Chine (2,13 millions), le Pakistan (1,53 million), ainsi que l’Ouzbékistan, la Corée du Nord et la Russie.
Dans l’Union européenne, plus de 7 000 personnes sont victimes de la traite chaque année, avec 10 093 victimes enregistrées en 2022. Le nombre exact est probablement plus élevé, faute de pouvoir comptabiliser toutes les victimes.
Les pays européens qui ont été très actifs dans la traite au siècle dernier sont l’Angleterre, le Portugal, la France, la Hollande et le Danemark, dans le cadre de la traite transatlantique des esclaves.
En Amérique, particulièrement aux États-Unis, la traite est liée à d’autres activités illégales, comme l’immigration clandestine. Au Canada, 3 103 victimes d’esclavagisme ont été enregistrées entre 2012 et 2022, dont 94% de femmes et de filles.
Au Moyen-Orient, c’est le système de la “kafala” qui est pointé du doigt, permettant aux employeurs d’avoir un pouvoir total sur leurs employés étrangers, notamment des femmes recrutées par des agences spécialisées dans la traite, qui sont « délestées » de leurs droits fondamentaux dès leur arrivée dans ces pays.
M.A