Lors de la conférence organisée jeudi à Djelfa à la mémoire du Chahid Ziane Achour (1919-1956), les intervenants ont rendu hommage au courage et à la détermination de ce combattant hors du commun, dont les prouesses sur le champ de bataille pendant la guerre de libération nationale lui ont valu le surnom de « lion du désert ».
Par Khalil Aouir
À l’occasion du 68e anniversaire de sa mort au champ d’honneur, la rencontre, initiée par l’Union des écrivains algériens (UEA) en partenariat avec l’université de Djelfa, qui porte fièrement le nom de ce héros national, a réuni des membres de la famille du chahid, ses frères d’armes et des chercheurs en histoire de la révolution, autour de l’héritage de Ziane Achour, ce martyr vénéré. Le président de cette conférence, Hafnaoui Benameur Ghoul tient à juste titre à souligner que « cette conférence est un gage de fidélité à un homme qui a inscrit son nom en lettres d’or dans la glorieuse guerre de libération nationale et qui a consenti le sacrifice suprême pour libérer la patrie ». Youcef Chakra, président de l’Union des écrivains algériens, affirme pour sa part que cette initiative, en célébration du 70e anniversaire du 1er novembre, « se veut un hommage rendu aux héros qui ont consenti des sacrifices considérables pour ce pays, à l’image du chahid Ziane Achour ». En outre, il a aussi mis l’accent sur la nécessité « pour les générations futures de les prendre pour modèle, et de prendre exemple sur leur parcours révolutionnaire héroïque ». « Les algériens doivent être fiers de leur passé glorieux et de l’histoire de leur pays écrite avec le sang des martyrs qui ont fait don de soi par amour pour cette terre », a-t-il martelé. Par ailleurs, le Dr Hazerchi Ben Djelloul, professeur au département d’histoire de l’université Ziane Achour, a retracé le parcours de Ziane Achour pour mettre en exergue son rôle clé dans la révolution au Sahara, la création d’une armée de 1.200 hommes, et sa contribution à la résistance face à l’oppression coloniale. Ziane Achour, né en 1919 à El-Bayedh, a étudié à la Zaouia Ouled Ramlia avant de servir obligatoirement dans l’armée française de 1939 à 1944. En 1945, il rejoint le PPA puis le MTLD, où il s’occupe de la propagande à Ouled Djellal. Il a été emprisonné en 1948 pour ses activités politiques. Par la suite, il devient responsable de la région du Sahara lors de la réunion du mont Lezreg, ce qui a poussé Mustapha Ben Boulaid à déclarer à propos de lui : « voici venu l’homme sur qui nous pouvons compter dans la région du Sahara ». Il s’est d’ailleurs distingué dans de nombreuses batailles, dont celles de Djebel Menaâ et Djebel Gaigaâ en 1956. Ce héros national a aussi orchestré l’assaut contre les centres ennemis d’Ain Errich et du centre Amoura. À la fin, il est mort en martyr le 7 novembre 1956, après trois jours de combat à Oued Khelfoune.
Kh. A