Le court métrage “Tayara Safra” (l’avion jaune), une fiction de Hadjer Sebata, qui revient dans une rhétorique cinématographique hautement symbolique sur les pratiques inhumaines et abjectes de l’armée coloniale française durant la guerre de libération nationale, a été présenté, dimanche à Alger, en avant-première.
Accueilli à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF), “Tayara Safra”, produit par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), a été projeté en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, du Conseiller auprès du Président de la République, chargé de la Direction générale de la Communication, Kamel Sidi Said, de plusieurs responsables d’institutions culturelles, ainsi que de grandes figures du cinéma et du théâtre algériens.
Servi par une pléiade de comédiennes et comédiens, dont Sid Ahmed Agoumi, Souhila Maalem, Nouara Berrah, Fatiha Soltane, Nasreddine Djoudi et Laurent Gernigon, le film a été monté sur un scénario co-écrit par la réalisatrice et Karim Khedim, agrémenté d’une bande son et musique d’Amine Dahane et une interprétation avec une voix suave de Nada Rayhane.
Un public nombreux est venu assister à l’avant première de “Tayara Safra”, qui raconte en 40 mn, durant la période 1956-1957, l’histoire de Djamila, une jeune fille dont le père Said, était tenu pour responsable du lâche assassinat de son fils Mustapha par l’armée française, car il voulait le voir intégrer les rangs de la police coloniale, un poste qu’il occupait lui-même déjà. Après avoir appris sa disparition, Djamila va tenter de venger son frère Mustapha.
Belle fiction relevée par une rhétorique cinématographique hautement symbolique à travers laquelle Hadjer Sebata rend, entre autres, hommage à la Moudjahida Djamila Bouhired.
Sans trop vouloir que son idée “se limite à raconter l’histoire d’une vraie femme (Djamila Bouhired) qui a choisi de se sacrifier pour la libération de son pays, et surtout pas à travers un court métrage, qui ne lui aurait pas rendu justice et aurait écourté une grande partie de ses immenses sacrifices pour l’Algérie”, la réalisatrice a choisi de rassembler en le personnage de Djamila, toutes ces femmes algériennes qui ont perdu un frère, un père, un oncle, un grand-père, ou autres.
L’intitulé du court métrage lui, est la métaphore de la barbarie, des exactions et abjections inqualifiables, lâchement perpétrées par l’armée coloniale française durant 132 ans d’occupation, “L’avion jaune” est dans ce film, un symbole du colonialisme français injuste sous toutes ses formes, il “commémore la mémoire collective du peuple algérien”.
La ministre de la Culture et des Arts a souligné, lors d’un point de presse tenu avant la projection de “Tayara Safra”, le “professionnalisme et la haute qualité technique” de ce court métrage, l’”originalité de son scénario” qui traite, “pour la première fois”, a-t-elle précisé, de “la disparition d’un frère assassiné par l’armée coloniale, qui sera vengé par sa sœur, avant de la voir se résoudre à monter au maquis pour venger sa Patrie”.
Rappelant que ce premier film de Hadjer Sabata entrait dans le cadre des “célébrations du Soixantenaire de l’Indépendance de l’Algérie”, Soraya Mouloudji a fait part de l’élaboration, en cours, d’un “programme diversifié, qui implique l’ensemble des disciplines artistiques, dont la production de longs et courts métrages, ainsi que les films documentaires, en collaboration avec le Comité national de préparation de la célébration des jours et des fêtes nationales, présidé par le ministère des Moudjahidines et Ayants droit.
D’un autre côté, la ministre de la Culture a annoncé la programmation à l’échelle nationale durant la deuxième quinzaine du mois en cours des films encore inédits, tournés entre 2022 et 2023, rappelant, au passage, le projet, “Algérie avec amour”, de tournage en ateliers de sept courts métrages réalisés par des femmes issues de différentes wilayas du pays, encadrées et dirigées par le réalisateur Rachid Belhadj.
La ministre de la Culture et des Arts, a conclu avec l’annonce imminente (sans préciser de date) de la sortie du long métrage “Larbi Ben M’hidi” de Bachir Derrais.