Du 28 février au 8 mars 2025, les Brésiliens vibreront au rythme du célèbre carnaval de Rio de Janeiro. Cet événement, bien plus qu’une simple fête, est une véritable institution qui commence bien avant la date officielle. Les préparatifs, marqués par l’effervescence des blocos (des groupes organisant des fêtes de rue animées par de la musique et des danses), les festivités populaires et l’intense travail des écoles de samba, donnent le ton de cette célébration unique.
Les écoles de samba, piliers incontournables du carnaval, consacrent toute leur énergie à chaque détail de leurs préparatifs. Danseurs, chorégraphes et musiciens s’investissent pendant des mois pour offrir des spectacles époustouflants. Le carnaval de Rio n’est pas seulement une fête ; c’est aussi une compétition acharnée entre les différentes écoles de samba de la ville.
À Vila Vintém, une favela située dans la zone ouest de Rio, le carnaval représente bien plus qu’un simple divertissement : c’est une bouffée d’oxygène pour ses habitants. L’école de samba Unidos de Padre Miguel, après 57 ans d’attente, a enfin été promue dans la ligue supérieure du carnaval. Cette promotion a permis à la communauté de bénéficier d’un soutien financier de la municipalité, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les résidents de la favela.
L’impact social de cette école de samba est considérable. Elle apporte un soutien précieux aux habitants, comme l’explique son président, Lenilson Leal, 58 ans : « Lorsque la communauté traverse une période difficile, c’est ici qu’elle vient. Nous faisons de notre mieux pour l’aider, en nous concentrant à 100 % sur le soutien social. Nous ne pouvons pas aider tout le monde, mais nous essayons de faire ce que nous pouvons, que ce soit en couvrant les frais d’obsèques ou en fournissant de la nourriture. »
Au-delà de son aspect solidaire, le carnaval génère une activité économique significative. Les artisans locaux voient leurs ventes augmenter, et de nombreux chômeurs trouvent des emplois, même temporaires. Luana Borges, une artiste de 42 ans, se réjouit ainsi d’avoir été embauchée comme décoratrice par l’école de samba Unidos de Padre Miguel.
Le carnaval renforce également les liens de solidarité au sein de la communauté. Il est bien plus qu’un moteur économique : c’est un événement fédérateur qui célèbre la culture et l’identité des habitants. Cette année, l’école Unidos de Padre Miguel a choisi de rendre hommage à l’Afrique, aux femmes et à la foi afro-brésilienne du Candomblé, un thème qui reflète la richesse culturelle et patrimoniale du Brésil.
Pour les habitants de Vila Vintém, le carnaval est bien plus qu’une fête : c’est une plateforme d’expression culturelle. À travers les costumes, les chars, la samba et les spectacles préparés par l’école de samba, ils célèbrent leur identité et aspirent à un changement social et culturel dans leur quartier défavorisé.
Il est important de noter que le carnaval de Rio de Janeiro est une fête nationale au Brésil. Il se déroule chaque année pendant les semaines précédant le mercredi des Cendres, qui marque le début du Carême. D’origine religieuse, le carnaval brésilien s’inspire des traditions du carnaval de Paris et de Nice, introduites au Brésil par les Portugais. C’est au XIXe siècle que cette fête s’est ancrée dans la culture brésilienne, avec l’émergence des premiers groupes de rue, les Cordões.
Ainsi, le carnaval de Rio est bien plus qu’un spectacle : c’est un symbole de résilience, de solidarité et d’espoir pour des communautés comme celle de Vila Vintém.
M.A
