Depuis le lancement des campagnes de vaccination, le nombre de décès et de cas liés à l’épidémie de choléra ne cesse de diminuer dans l’État de Khartoum.
Par Rihab Taleb
Selon le dernier rapport du ministère de la Santé de Khartoum, cette baisse a été observée quelques jours seulement après le début des vaccinations, confirmant ainsi la réponse positive des organismes aux injections et prouvant leur efficacité.
Le rapport épidémiologique le plus récent fait état de 727 nouveaux cas, parmi lesquels 545 patients ont été guéris et ont pu quitter les centres d’isolement. Par ailleurs, les dernières 24 heures précédant la publication du rapport ont enregistré 12 décès, soit une diminution par rapport aux 16 recensés la veille.
Khartoum reste l’épicentre de l’épidémie, dans un contexte de conflit opposant, depuis avril 2023, les Forces de soutien rapide à l’armée soudanaise. Ce conflit meurtrier a déjà causé des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement de 13 millions de personnes, affectant gravement le système de santé.
Dans un communiqué, le ministère de la Santé a souligné que le nombre de cas et de décès est en baisse depuis quatre jours consécutifs. Toutefois, la semaine dernière, les autorités sanitaires avaient signalé une recrudescence importante de l’épidémie, avec 2 729 cas et 172 décès en sept jours, dont 90 % concentrés dans la capitale et ses environs.
Le Dr Mohamed El Tidjani, directeur des urgences et des épidémies au sein du ministère, a assuré que les efforts médicaux et préventifs se poursuivraient jusqu’à l’éradication totale de la maladie. Il a également évoqué une approche plus offensive, reposant sur le renforcement des cliniques mobiles et des équipes de désinfection, notamment dans les zones les plus touchées : Oumdurman, Umbada et Karari.
Un programme de formation est également en cours pour préparer le lancement d’une campagne de vaccination à Karari, dès l’arrivée des nouvelles doses, attendues dans les 24 prochaines heures.
Alors que le choléra continue de faire des ravages, l’UNICEF alerte sur un danger majeur : plus d’un million d’enfants sont exposés au risque de contamination dans l’État de Khartoum. Depuis janvier, plus de 7 700 cas ont été enregistrés, dont 1 000 chez des enfants de moins de cinq ans, et 185 décès. Avec l’arrivée imminente de la saison des pluies, les craintes d’une aggravation de l’épidémie s’intensifient. Les mesures de prévention deviennent plus cruciales que jamais pour éviter une nouvelle flambée de cas.
Rappelons que le choléra est une infection diarrhéique aiguë, transmise principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Elle peut provoquer une déshydratation sévère, potentiellement mortelle en l’absence de traitement rapide.
Les symptômes incluent une diarrhée aqueuse abondante, des vomissements et une perte rapide de liquides corporels, entraînant dans de nombreux cas un choc hypovolémique.
R.T
