Amel Kasdali, autrice de livres pour enfants /  « J’ai toujours été une rêveuse »

De créatures féeriques qui hantent des lieux improbables, ou encore un labyrinthe magique, à deux sœurs, pour le moins espiègles, âgées de 8 à 10 ans, élaborant un plan astucieux afin de démasquer un méchant cambrioleur, néanmoins les circonstances les contraignent, contre toute attente, à devenir cambrioleuses à tour de rôle, tout en passant par un voyage palpitant à travers quatre lointaines destinations, à savoir la Chine, l’Inde, le Japon et la Turquie, nous plongeant de la sorte dans un monde de textiles imprévisible à couper le souffle, sans oublier l’histoire d’une tante super cool, sans expérience avec les enfants, en compagnie de ses petits-neveux, qui embarque, contre leur gré, ces derniers dans des aventures farfelues, ainsi que les péripéties totalement inédites d’une femme pirate au XVIème siècle qui se résout, quant à elle, à partir à l’assaut des océans avec son équipage exclusivement féminin à la recherche de contrées lointaines : voilà un petit aperçu de l’œuvre littéraire d’Amel Kasdali.  Avec comme ambition de célébrer le monde de l’imaginaire dans toute sa splendeur, sa collection romanesque (Sarah et le labyrinthe magique, les aventures de Tif et Andy, la couturière de la reine, Tante Sawsane, Zina El-Korsana) nous entraîne de fait dans un univers fantastique, par trop envoûtant, où se mêlent avec brio l’illusion réaliste et les éléments surnaturels. Au demeurant, il va sans dire que les ingrédients du suspense, n’y manquent absolument pas, tissant une toile d’attente, qui maintient sans débrider une tension palpable au fil des pages, ce qui retient assurément le lecteur, lui donnant ainsi l’envie de dévorer chacun de ses romans d’une traite, sans pouvoir s’arrêter. Chaque histoire est bel et bien une invitation à un voyage merveilleux, vibrant d’émotions et plein de défis à relever, aiguisant la sensibilité et l’imagination de ceux et celles qui les lisent, en particulier de jeunes esprits.

Par Khalil Aouir

Entre Nous :  En tant que scientifique de formation, qu’est-ce qui a éveillé en vous l’envie de vous tourner vers l’écriture de fiction ?

L’écriture pour moi, ça a toujours été une passion depuis que j’étais toute jeune. Dès mes premières lectures au collège, l’envie d’écrire ma propre histoire est née. Ce désir n’a en réalité rien à voir avec mes études, mais bien à mes lectures. En lisant des romans, j’avais toujours envie d’écrire aussi une histoire qui me ressemble et qui vient justement de moi, c’est-à-dire de l’intérieur.

Pourquoi avez-vous spécifiquement opté pour la littérature de jeunesse et d’enfance ?

À l’intérieur, je suis encore une enfant. J’ai de tout temps été une rêveuse ; je vis d’ailleurs mes rêves. Ce qui est marrant, c’est que je suis toujours l’héroïne de mes rêves, oups ! ».

Depuis quand écrivez-vous ? Et comment trouver l’inspiration ?

Ça n’est pas si récent ! J’ai en fait déjà essayé d’esquisser de petites histoires dans mon adolescence, mais ça n’a jamais été sérieux. En 2015, je me suis dit : il faut que je me lance ; j’ai pris dès lors des cours d’écriture en anglais pour ado sur internet, ce qui m’a beaucoup aidé. La lecture ne suffit pas à elle seule, il faut mettre la main à la pâte, comme on le dit souvent, c’est en forgeant que l’on devient forgeron. C’est alors pendant ce temps-là que j’ai rédigé mon premier roman Sarah et le labyrinthe magique. En ce qui concerne mon inspiration, elle vient surtout des choses vécues et des rencontres que j’ai faites au fil des années. Par exemple, dans Tif et Andy, je décris littéralement mes deux petites-nièces. Dans Sarah et le labyrinthe magique, je me suis inspirée d’enfants que j’avais rencontrés dans la réalité, en utilisant d’ailleurs leurs vrais prénoms. Ils venaient en fait régulièrement acheter des fournitures scolaires dans le magasin que je tenais.

Editer vos livres  a été facile ou difficile ?

Au départ, j’avais eu beaucoup de mal à trouver une maison d’édition prête à publier mes romans. J’ai soumis mes manuscrits à plusieurs éditeurs, mais la majorité n’en voulaient pas, et parfois je n’ai même pas eu de retour. Pour l’anecdote, la première fois que j’ai rencontré mon éditeur, celui qui m’a enfin répondu par l’affirmative, je lui ai présenté treize histoires. Il m’a alors conseillé de commencer par publier les quatre premiers romans que vous connaissez, car les autres sont des livres illustrés, ça coûte cher. C’est ainsi que ces quatre romans ont été publiés simultanément en 2022, hormis Zina El-Korsana, mon dernier roman, qui est sorti en octobre 2025 au Sila. À titre d’information, je me suis dernièrement lancé dans l’auto-édition, avec l’objectif de m’auto-éditer.

Pourquoi avez-vous un penchant pour les romans fantastiques ? Et comment trouvez-vous un équilibre entre l’élément fantastique et la dimension réaliste de l’histoire ?

J’aime beaucoup les  films et les  romans de science-fiction. C’est un  genre qui  me fascine ! Que ce soit à travers des récits de voyages spatiaux, de civilisations extraterrestres, ou encore de futures sociétés utopiques, la science-fiction permet d’imaginer des mondes totalement nouveaux, au-delà des limites de la réalité. J’adore la manière dont elle fait reculer les frontières de l’imaginaire. Mes histoires commencent toujours par des éléments réalistes, afin de bien poser les bases. Puis, petit à petit, je m’oriente vers le fantastique. C’est à travers cet aspect fantastique que les principaux enjeux de mes romans se résolvent.

Comment construis-tu l’univers de tes histoires ? As-tu des règles spécifiques ou un plan que tu dois définir avant de commencer ?

Je ne suis pas du genre à planifier chaque détail par  avance. J’imagine d’abord l’histoire dans ma tête, puis je l’écris au fur et à mesure. Je note également souvent les idées qui me viennent dans un carnet pour ne pas les oublier. J’aime vraiment laisser libre cours à mon imagination et à la rêverie.

Dans Zina El-Korsana, vous avez imaginé une femme pirate. Vous n’avez pas trop forcé sur votre imagination ?

Non pas du tout. Des femmes pirates ont réellement existé par le passé. J’ai fait ce choix pour remettre en cause les clichés. D’ailleurs, la jeune fille peine à former un équipage masculin. Aucun matelot ne veut travailler sous les ordres d’une femme. Voilà pourquoi il essentiellement composé de femmes.

Que faites-vous une fois que vous avez fini d’écrire un livre ?

 

Je pense à un autre livre

 

Vous y pensez en ce moment ?

Oui…. Je lui ai même trouvé un titre : «Les Poupées Russes » L’action de ce roman se déroule en Russie. L’histoire suit une petite fille orpheline recueillie par sa grand-mère maternelle. Pour alléger la douleur de la perte de ses parents, cette dernière décide de la faire voyager à travers la Russie, de l’Est à l’Ouest, à bord d’un train, en passant par la Sibérie, l’endroit le plus froid de la planète. Je ne vous en dirai pas plus.

Nous en reparlerons une fois ce roman écrit et publié ?

D’accord. Promis.

Propos recueillis par Khalil Aouir

 

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